La reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur le Golan syrien ne cesse de faire couler de l’encre. Lors d’une cérémonie officielle à la Maison-Blanche, le président américain a signé, lundi 26 mars un document reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan dans le cadre des négociations avec le Premier ministre israélien.
Cette décision s’apparente à un « cadeau électoral » au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui est en difficulté avant les élections, a lancé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
La décision américaine intervient à quinze jours d’élections législatives, le 9 avril, incertaines pour le Premier ministre israélien.
« Quoi que vous fassiez (pour Netanyahu) – qui divise jusqu’à son propre peuple, qui bombarde à Gaza, aujourd’hui, comme vous pouvez le voir, pour ce tyran, il n’y aura pas d’avantages. Les efforts de l’Amérique sont vains », a poursuivi Mevlut Cavusoglu, dont les propos étaient retransmis à la télévision turque.
M.Cavusoglu a assuré que la Turquie « ferait jusqu’au bout tout ce qui est nécessaire » et oeuvrerait avec la communauté internationale contre « les décisions unilatérales » prises au détriment du droit international.
Moscou
Pour le ministère russe des Affaires cette décision conduirait à de nouvelles tensions au Proche-Orient.
Réaction de Damas
La diplomatie syrienne a pour sa part déclaré que la décision des États-Unis faisait d’eux le principal ennemi des pays arabes et que l’Onu perdait la confiance et son statut.
La position de l’Onu reste inchangée
Le porte-parole du secrétaire général de l’Onu Stéphane Dujarric a souligné que la position de l’organisation internationale restait inchangée.
La Ligue arabe rejette la décision de Trump
«Cette déclaration des États-Unis ne change rien dans le statut des hauteurs du Golan. Le Golan est un territoire syrien occupé», a déclaré le secrétaire général de l’organisation panarabe, Ahmed Aboul Gheit.
Et d’ajouter qu’il s’agissait d’une violation du droit international qui diminue l’autorité des États-Unis aussi bien au Proche-Orient que dans le monde entier.
Liban : Une décision qui mène vers l’impasse
Beyrouth considère que cette décision de Trump annule les efforts déployés pour la paix.
«Le ministère des Affaires étrangères condamne la déclaration du Président américain et y voit […] la violation de toutes les lois internationales», a déclaré la diplomatie libanaise.
Le ministère note que la décision de Trump «annule tous les efforts visant à parvenir à une paix équitable». «L’idée de la terre en échange de la paix est un échec. S’il n’y a plus de terre à restituer, il n’y a plus de liberté à donner», souligne le ministère libanais des Affaires étrangères.
‘Israël’ a occupé une grande partie du Golan syrien (1.200 km2) lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant de l’annexer en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Sources: AFP + Sputnik