Le quotidien américain Wall Street Journal a révélé que les États-Unis ont signé le dimanche 23 mars un accord avec le Sultanat d’Oman qui, selon les autorités américaines, permettrait un meilleur accès à l’armée américaine dans la région du golfe Persique mais qui vise essentiellement à réduire la « nécessité d’envoyer des navires par le détroit d’Hormuz », point de passage maritime au large de l’Iran.
L’ambassade américaine à Mascate a déclaré dans un communiqué que l’accord régissait l’accès américain aux installations et aux ports de Duqm ainsi que de Salalah et « réaffirme l’engagement des deux pays à promouvoir des objectifs de sécurité mutuels ».
Un responsable américain, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré que l’accord était important en améliorant l’accès aux ports qui relient un réseau de routes à la région élargie, donnant ainsi à l’armée américaine une « grande résilience en cas de crise ». Par le mot crise, le responsable veut évoquer implicitement une confrontation avec l’Iran : » Pourtant l’argument évoqué paraît bien boiteux puisque les États-Unis disposent de leur plus grande base navale au monde à Bahreïn ainsi que de plusieurs autres bases au Qatar et aux Émirats, notent les experts. « Nous avions l’habitude d’opérer en partant du principe que nous ne pouvions pénétrer que dans le golfe Persique », reconnait d’ailleurs le responsable américain, ajoutant que « la qualité et la quantité des armes iraniennes suscitent des inquiétudes ».
Mais la confrontation militaire avec l’Iran n’est pas le seul sujet qui inquiète les États-Unis. En effet le nouvel accord est aussi un moyen pour Washington de limiter l’influence chinoise au Sultanat d’Oman, sachant que la Chine est son premier partenaire commercial. Les entreprises chinoises ont annoncé vouloir investir jusqu’à 10,7 milliards de dollars dans le projet Duqm, une injection massive de capitaux au Sultanat d’Oman, dans le cadre d’un accord commercial, potentiellement capable de devenir militaire, la Chine n’ayant jamais hésité à se frotter aux installations militaires américaines.
En 2017, Djibouti, positionné sur un autre point géostratégique ultra important, à savoir le détroit de Bab-el-Mandeb, a accueilli la première base militaire de la Chine à l’étranger. L’armée américaine avait déjà une base située à quelques kilomètres de distance de la base en question.
Source: Avec Press Tv