Ce n’est pas par hasard que la campagne de répression a repris de plus bel en Arabie saoudite. Suspendue depuis l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul, elle a été relancée cette semaine, révèle l’organisation de défense des droits de l’homme ALQST. Curieusement, elle intervient après avoir réglé cette affaire en versant le Prix du sang aux fils de Khashoggi. Une sorte d’indemnisation.
Elle survient aussi quelques jours après avoir libéré provisoirement les trois militantes Azizat al-Youssef, Imane al-Nafjane, et Rouqayaa al-Mouhareb, connues pour leur lutte pacifique pour des droits supplémentaires pour les femmes,.
Selon la page Twitter « Détenus d’opinion », qui révèlent les informations liées aux détenus politiques et des droits de l’homme dans le royaume wahhabite, cette campagne touche en particulier des journalistes et des écrivains.
Figurent entre autre un célèbre journaliste, Yazid al-Faïfi (à gauche) qui travaillait pour le journal al-Chark (l’Orient).
Il venait de parler de la corruption endémique et de la pauvreté qui sévissent dans sa province natale, Faïfa’. Quelques semaines auparavant, il avait posté sur sa chaine Youtube un reportage vidéo dans lequel il a révélé une activité des renseignements étrangers soutenus par un agenda interne dans la région de Jazane (Jizane). Celle-ci se trouve au sud de l’Arabie aux confins avec le Yémen qui fait l’objet d’une guerre sans merci par la coalition arabe menée par l’Arabie et les Emirats arabe unis. Elle fait l’objet d’attaques incessantes de la part de l’armée yéménite avec le mouvement houthi Ansarullah en riposte aux offensives saoudiennes.
Le deuxième détenu n’est autre que Salah al-Haïdar, le fils de la militante Azizat al-Youssef. Celle-ci fait partie des trois militantes libérées le 29 mars dernier. Haïdar a aussi la nationalité américaine et vit avec son épouse et son fils à Riyad.
D. Badr Ibrahim détient lui aussi la nationalité américaine. Il est médecin et chroniqueur pour le journal aux capitaux qataris, Al-Araby . Deux de ses confrères saoudiens dans le média qatari ont aussi été arrêtés : Mohammad Sadek, Thomer al-Marzouki, ainsi que l’épouse de ce dernier Khadijat.
Est aussi lié indirectement au Qatar l’écrivain Mokbel al-Sakkar, l’auteur de «Mim-Aïn », un roman qui traite de la condition de la femme saoudienne. Il a été porté candidat au prix Katara pour le roman arabe, décerné par le Qatar.
Figurent aussi l’écrivain et activiste Abdlallah al-Dahilane , ainsi que Fahd Aba al-Kheil.
Selon les pages de l’opposition saoudienne, mêmes les trois militantes libérées provisoirement le 29 mars se sont présentées le mercredi 3 avril se sont présentées devant le tribunal pénal de Riyad pour répondre à des accusations de liens avec des renseignements étrangers. Elles sont taxées dans les médias saoudiens comme des traitres et des agentes des ambassades.
Une accusation courante dans ces régimes arabes pour justifier la répression de toute voix réclamant des réformes et des droits.
Source: Divers