Le Hezbollah a décidé de boycotter le dirigeant druze Walid Joumblatt.
Il a ajourné sine die une visite du collaborateur politique de son secrétaire général, Hussein al-Khalil prévue la fin de la semaine dernière. Il a aussi informé un proche de Joumblatt, l’ex-ministre Gazi al-Aridhi que les relations sont désormais gelées.
Pour cause : ses positions sur la question des réfugiés syriens dont il soutient un projet occidental pour les implanter en Syrie, en vue d’un changement démographique dans le pays du Cèdre.
Selon le journal libanais al-Akhbar, la machine médiatique du chef du parti socialiste progressiste contribue dans la diffusion de rumeurs mensongères destinées à faire peur aux réfugiés syriens au cas où ils retournent chez eux.
Autre cause de ce gel : l’actuel ministre de l’industrie Wael Abou Faour, désigné par Joumblatt dans le gouvernement, a, en violation de la loi, éliminé une décision prise par son prédécesseur, Hussein Haj Hassan, proche quant à lui du Hezbollah. Une décision qui avait aussi obtenu l’aval du Conseil constitutionnel. Elle permettait à la famille Fatouch de créer un complexe industriel en vue d’une carrière, et ce à Aïn Darat dans la région Iqlim al-Kharroub qui se trouve dans la zone d’influence de Joumblatt.
Loin des explications sur l’environnement donné par le PSP à la décision d’Abou Faour, la véritable cause de cette mesure est purement opportuniste et liée à un conflit d’intérêt. Dès lors que Joumblatt détient une autre usine carrière, à Sibline, dans le mont-Liban.
Il est surtout question que le frère du propriétaire de l’usine de Ain Darat, Pierre Fatouch a refusé une demande du dirigeant druze de faire remplir le ciment produit par son usine avec des sacs estampillés du nom de l’usine de Ain Darat. Une mesure qui devrait tromper les Syriens et lui permettre d’écouler sa marchandise en Syrie alors qu’il est sur la liste noire syrienne.
Alors que devant les Américains et le Premier ministre Saad Hariri, il justifie sa guerre contre l’usine en question en arguant son rejet de soutenir le président syrien Bachar al-Assad et son frère Maher al-Assad, devant des sources proches des Syriens, il tacle que tant qu’il ne profitera pas de la reconstruction de la Syrie, il barrera la voie à ceux qui y contribuent.