Rentré en vigueur depuis lundi soir à 19H00 locales (16H00 GMT) , le cessez-le-feu a été respecté par l’armée syrienne, mais violé à 23 reprises par les rebelles, a accusé la Russie qui parraine l’accord avec les États-Unis.
« Les forces gouvernementales ont complètement cessé le feu, à l’exception des zones où opèrent des militants du groupe Etat islamique (EI) et du Front Al-Nosra », a déclaré le général Viktor Poznikhir, de l’Etat major russe, lors d’un point de presse.
Comme lors de la précédente trêve fin février qui avait duré quelques semaines, les groupes wahhabites takfiristes Daesh (Etat islamique-EI) et le Front Fateh al-Cham (ex-Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda), qui contrôlent de vastes régions du pays, en sont exclus.
« Malheureusement, on ne peut pas dire la même chose sur les régiments armés de l’opposition modérée », a-t-il regretté, en accusant les rebelles syriens d’avoir tiré « à 23 reprises sur des quartiers résidentiels et les positions des forces gouvernementales » depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Les violations de la trêve avaient notamment été enregistrées dans les provinces d’Alep (nord), de Damas (sud) et d’Idleb (nord-ouest), ainsi que dans celles de Lattaquié (ouest) et de Hama (centre), a indiqué parallèlement le chef du Centre russe de coordination en Syrie, Vladimir Savtchenko, lors d’une séance de vidéoconférence.
« Les forces gouvernementales n’ont pas riposté à ces tirs », a-t-il assuré.
Les Russes à Castello
Ces violations n’ont toutefois pas altéré la mise en exécution de l’accord conclu vendredi dernier et qui prévoit entre autre un accès humanitaire sans entrave aux zones assiégées, comme Alep, notamment via la « démilitarisation » de la route Castello. La récupération de cette voie située au nord d’Alep en juillet dernier par les forces gouvernementales a asséné un coup dur aux milices et changé la donne de la bataille d’Alep à l’avantage de l’armée syrienne et de ses alliés.
Dans l’après-midi, des militaires russes ont installé un point d’observation sur cette route, ont rapporté mardi les agences russes Interfax et RIA Novosti ayant des journalistes sur place.
Selon l’AFP, les agences ne précisent pas si l’armée syrienne s’est retirée de cette route.
Selon Almasdarnews, un site pro-gouvernemental bien informé, le haut commandement de l’armée syrienne a donné ordre aux troupes d’élite qui se trouvent sur la route de reculer d’un kilomètre au nord de la route pour permettre aux soldats russes de faciliter la mise en place du corridor humanitaire le long de cette route.
« Sur la route du Castello, les travaux visant à équiper un poste de contrôle pour l’antenne syrienne du Comité du Croissant Rouge sont en train d’être achevés. Selon les Syriens, il sera prêt à être remis aujourd’hui à 19H00 » heures locales (16H00 GMT), a déclaré un haut responsable du Centre de coordination russe en Syrie, Sergueï Kapitsyne.
Une vingtaine de membres des forces populaires syriennes pro-gouvernementales seront chargés d’assurer la sécurité de ce poste de contrôle et du personnel humanitaire, a-t-il précisé.
Aucune aide sans coordination avec le gouvenement
De même, les autorités syriennes ont averti mardi qu’elles refuseraient l’entrée de toute aide de la Turquie aux quartiers rebelles assiégés d’Alep, si elle n’était pas coordonnée avec leur gouvernement et l’ONU.
Elles craignent sans aucun doute que des armes ne soient acheminées aux milices retranchées dans les zones insurgées, via l’aide alimentaire ou médicale. D’autant que la Turquie est leur allié.
Dans la soirée, l’agence de presse turque progouvernementale Anadolu s’est empressé de rendre compte qu’une vingtaine de camions acheminant de l’aide humanitaire de l’ONU ont franchi la frontière turque en route vers Alep.
Or, selon l’AFP, aucune confirmation de l’envoi de cette aide n’a pu être obtenue dans l’immédiat auprès des responsables de l’ONU en Turquie.
Un porte-parole du Croissant Rouge turc a pour sa part assuré à l’AFP que l’acheminement de l’aide humanitaire à la Syrie par son organisation allait commencer mercredi, en coordination avec l’ONU.
Source: Agences