Julian Assange, fondateur du site lanceur d’alertes WikiLeaks, a été arrêté ce jeudi 11 avril à l’ambassade d’Équateur à Londres et livré dans la journée à la Cour des magistrats de Westminster. Un journaliste américain et un militant belge des droits de l’Homme ont réagi à cet acte au micro de Sputnik.
L’arrestation de Julian Assange révèle la véritable nature de l’Occident, dit démocratique, a déclaré à Sputnik Don DeBar, animateur du journal télévisé quotidien américain CPR News, commentant l’arrestation de Julian Assange.
«La liberté de la presse est inexistante aux États-Unis et en Europe. […] L’idée d’un pouvoir judiciaire indépendant est ridicule, […] alors que les élections en Occident sont une farce pure et simple», a indiqué le journaliste, ajoutant que l’arrestation du fondateur de WikiLeaks n’était rien d’autre qu’une «vengeance politique».
Et d’ajouter que le Président équatorien, Lenin Moreno, «se comporte comme un vassal américain à l’étranger», qui représentait dès son élection une menace au statut d’asile de Julian Assange.
«Presque immédiatement après son élection, Moreno a dévoilé sa « face cachée », montrant qu’il était un escroc et un larbin de Washington», s’est indigné l’Américain.
Selon un autre interlocuteur de Sputnik, Andy Vermaut, militant belge des droits de l’Homme, Julian Assange savait parfaitement ce qui allait se passer.
«Il s’est finalement sacrifié pour la vérité. Une véritable chasse aux sorcières a été lancée contre lui. […] Assange a été criminalisé, alors qu’il est en réalité le héros de la liberté d’expression dans le monde», a relevé M.Vermaut.
Et de rappeler que Julian Assange avait fait savoir au monde entier la vérité sur la guerre en Afghanistan et en Irak.
«J’admire Julian Assange pour son idéalisme. Pour moi, Assange est un grand homme qui mérite le prix Nobel plutôt que l’emprisonnement», a-t-il souligné, dénonçant fermement son arrestation manifestement motivée par «des considérations politiques».
Abordant la question de la campagne en faveur de Julian Assange à travers le monde, le défenseur des droits de l’Homme a affirmé que le public avait le droit de contester son arrestation parfaitement injustifiée.
«Le dévouement de Julian Assange est plus fort que le pouvoir d’un système qui a perdu le leadership moral dans le monde. […] C’est un jour noir pour la liberté d’expression, le sort de la liberté d’expression étant en jeu partout, que ce soit aux États-Unis ou en Europe», a prévenu l’interlocuteur de Sputnik.
Washington veut le juger
Le fondateur de WikiLeaks, arrêté à Londres et reconnu coupable par la justice britannique d’avoir violé les conditions de sa liberté provisoire, entend « contester et combattre » la demande d’extradition de Washington qui veut le juger et le considère comme une menace pour sa sécurité.
Apparaissant vieilli et affaibli, cheveux longs blancs et barbe hirsute, selon une vidéo réalisée par l’agence Ruptly TV, il s’est écrié: « Le Royaume-Uni doit résister », selon l’auteure de la vidéo.
L’Australien de 47 ans a été arrêté en vertu d’une demande d’extradition américaine pour « piratage informatique », qui sera examinée au cours d’une audience le 2 mai, et d’un mandat délivré en juin 2012 par la justice britannique pour non présentation au tribunal, un délit passible d’un an de prison.
Il va « contester et combattre » la demande d’extradition, a déclaré à des journalistes après sa comparution son avocate Jennifer Robinson, pour qui son arrestation « crée un dangereux précédent pour les organes de presse et les journalistes » dans le monde.
Un autre de ses avocats, l’Espagnol Baltasar Garzon, a affirmé que son client est l’objet d' »une persécution politique » de la part des Etats-Unis.
L’Australien est inculpé aux Etats-Unis d’association de malfaiteurs en vue de commettre un « piratage informatique », passible d’une peine maximum de cinq ans de prison, a révélé jeudi le ministère américain de la Justice.
Sources: Sputnik + AFP