L’armée syrienne et ses alliés ont pris le contrôle du plus grand quartier de l’est d’Alep, al-Chaar, et se trouvent désormais à 800 mètres de la citadelle historique de la ville, a indiqué la télévision panarabe al-Maydeen ce mardi, citant une source militaire.
« Cette avancée devrait permettre la rencontre, pour la première fois depuis 2012 entre les militaires syriens retranchés dans la citadelle et ceux qui avancent », a indiqué al-Mayadeen. Sachant que la citadelle d’Alep a résisté à des centaines d’attaques lancées par les rebelles et n’est jamais tombée entre leurs mains.
Selon le correspondant d’al-Mayadeen, l’armée est également parvenue à sécuriser l’autoroute de l’aéroport international d’Alep.
Avant cette progression, les militaires gouvernementaux et leurs alliés s’étaient emparés des quartiers Kadi-Aaskar et Tourbet Lala après de violents combats.
« Chaar, Dahret Awwad, Jouret Awwad, Karml al-Jabal et Karm al-Beik, qui se trouvent dans la partie centrale d’Alep-Est, « ont été pris par le régime qui accule de plus en plus en plus les rebelles », a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Cette instance médiatique de l’opposition soutenue par les puissances occidentales et les monarchies arabes a ausi précisé que désormais 70% des quartiers est d’Alep sont tombés entre les mains du régime.
Selon Média de guerre, instance médiatique de la résistance en Syrie, ce sont désormais 73% des quartiers qui sont reconquis, dont 6 quartiers pour ce mardi.
Durant ces combats, indique al-Manar, 3 miliciens des Ahrar al-Sham ont été fait prisonniers. L’ancien hôpital des yeux de Kadi Aaskar, transformé en siège du front al-Nosra, (branche d’al-Qaïda en Syrie, rebaptisé front Fatah al-Sham) et Cie a été totalement libéré.
Bataille sans merci
Depuis que les rebelles ont refusé de se retirer d’Alep pour se rendre là où ils veulent, les combats font rage. Alors qu’ils tentaient de fuir le quartier Bab al-Naïrab vers l’est, leurs voies d’évasion ont été bombardées par l’aviation syrienne. Il en a été de même alors qu’ils tentaient de fuir le quartier cheikh Saïd, où leurs positions ont été réduites en miettes dans les raids aériens intenses.
Dernière tentative contre Zahra?
Ce mardi après-midi, les miliciens du front al-Nosra, (branche d’Al-Qaïda rebaptisé front Fatah al-Sham) ont tenté de venir en aide à leurs frères d’armes dans les quartiers est.
Ils ont une énième fois essayé d’ouvrir une brèche en direction de quartier al-Zahra, mais ils ont été repoussés et le véhicule piégé qu’ils avaient été dépêché a été détruit avant qu’il ne parvienne a destination.
Le quartier al-Zahra est le dernier des quartiers ouest de la ville en contact avec la province nord d’Alep, encore occupé par les rebelles. Cet axe a fait l’objet depuis 2012 de plusieurs centaines de tentatives d’infiltration qui se sont toutes soldées par un échec.
Lundi, en signe de revanche pour leurs pertes sur le front aleppin, les rebelles armés de la province d’Idleb se sont vengés en bombardant les cibles civiles dans les quartiers ouest loyalistes : Machargat, Mouhafazat, l’entourage du palais de la mairie, Saad allah Jabri, rue Barone, Jamiliyyet , Ismailiyyet, rue Iskandarune, Méridien, Fourkane (qui vient d’être libéré), Halab al-Jadidat ont tous essuyés des obus et des roquettes en provenance des régions occupées par les miliciens.
5 civils tués à Fouaa et Kfarya
Les alliés de ses derniers dans la province d’Idleb, fief de Jaïsh al-Fateh située à l’ouest d’Alep ont bombardé à plusieurs reprises les deux localités loyalistes Fouaa et Kfarya, tuant 5 personnes, dont 2 femmes.
Il y a eu également 9 blessés parmi la population a indiqué Média de guerre, instance de la résistance en Syrie.
100 mille civils libérés
En parallèle à la bataille qui bat son plein, l’évacuation des civils ne connait pas de répit.
Selon l’émissaire syrien à l’Onu, Bachar al-Jaafari, leur chiffre a désormais atteint les 100.000 qui ont fui les zones d’Alep depuis lancement de l’opération.
Se prononçant lors d’une réunion du Conseil de sécurité, il a affirmé que Damas était déterminé à expulser les terroristes, soutenus, selon lui, par la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et leurs alliés dans la région.
Dans le même temps, Jaafari a de nouveau accusé ces membres permanents du Conseil de sécurité, les qualifiant « les trois mousquetaires qui protège le terrorisme ».
Selon l’émissaire syrien auprès de l’Onu, les pays qui se soucient du peuple syrien, « doivent frapper à la porte du gouvernement syrien » et lui accorder leur soutien. « Notre adresse est connue par tout le monde », a ajouté Bachar al-Jaafari.
Lundi a eu lieu une énième tentative au Conseil de sécurité et peut-être la dernière de la part des puissances occidentales qui soutiennent les rebelles terroristes de sauver la face. Mais leur tentative de faire passer une trêve de 7 jours a été catégoriquement rejetée par un double veto russo-chinois, le premier depuis 2014.
Des terroristes négocient leur reddition
Pour Moscou, pas question de laisser passer les terroristes
« Celui qui refuse de sortir de bon gré sera éliminé, à ce que je sache. Il n’y a pas d’autre option », a rapporté le ministre russe des Affaires étrangères à l’issue des négociations avec le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland.
En une semaine, plus de 2 500 combattants ont été déjà amnistiés dans différentes régions syriennes. Après la remise des armes, les terroristes sont autorisés à quitter librement la zone et se rendre avec leurs familles dans la province d’Idlib qui se trouve sous le contrôle du groupe Front Fatah al-Cham (ex Front al-Nosra).
Pour ce faire, les autorités leur ont alloué quelques dizaines d’autobus.
Au sein des rebelles, c’est la déroute totale. Chaque groupe accusant l’autre de trahison , lui imputant la défaite , ou d’entamer des pourparlers avec le pouvoir syrien pour se rendre.
Selon la presse russe, certains groupes terroristes à Alep sont bel et bien entrés en pourparlers secrets avec l’armée régulière pour négocier leur reddition.
Sources: al-Mayadeen, Sputnik, al-Manar, Média de guerre, AFP