La Turquie a dit mardi espérer que les Etats-Unis prolongent l’exemption qu’ils lui ont octroyée pour qu’elle continue à acheter du pétrole à l’Iran, malgré les multiples tensions entre Ankara et Washington.
Le ministre turc des Finances Berat Albayrak s’est entretenu lundi à la Maison Blanche avec le président Donald Trump des désaccords entre les deux pays, dont la question d’un achat majeur d’armes de la Turquie à la Russie, a dit Ibrahim Kalin, porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan.
« Ce fut une rencontre dans l’ensemble positive », a dit M. Kalin à des journalistes à Washington.
Selon lui, la Turquie est optimiste. « Nous nous attendons assurément à une prolongation pour la Turquie », a-t-il dit.
L’administration américaine a octroyé des exemptions pour huit pays — Chine, Inde, Grèce, Italie, Japon, Taïwan, la Turquie et la Corée du Sud — qui expire le 2 mai.
Kalin a indiqué que la Turquie avait réduit ses importations d’Iran bien qu’elle ne soit pas d’accord avec les sanctions américaines, que M. Trump a imposées unilatéralement en novembre 2018 après avoir retiré son pays de l’accord sur le nucléaire signé en juillet 2015.
« Les gens ne devraient pas s’attendre à ce que la Turquie tourne le dos à l’Iran juste comme ça », a-t-il ajouté, en soulignant les longues relations entre les deux pays et leur frontière commune.
Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie se sont détériorées après qu’Ankara a entrepris d’acheter des S-400 russes, ce qui déplaît fortement à Washington qui a sommé la Turquie d’y renoncer et a suspendu la livraison à Ankara d’équipements liés aux avions militaires américains F-35.
Kalin a renouvelé l’offre de la Turquie de former une commission conjointe pour examiner les inquiétudes américaines. Les Etats-Unis craignent que la technologie dont sont dotées les batteries S-400 ne serve à collecter des données technologiques sur les avions militaires de l’Otan et que la Russie puisse y accéder.
Or, a fait remarquer M. Kalin, la défense aérienne russe opère déjà en Syrie, où des F-35 israéliens entrent souvent dans l’espace aérien.
« Quand vous pensez à l’espace aérien dans la région, il devrait être très facile pour les Russes d’avoir déjà accès à ces données sensibles », a-t-il déclaré.
Source: AFP