Le ministère libanais des Affaires étrangères a démenti les informations selon lesquelles le chef de la diplomatie Joubrane Bassil a rencontré un responsable israélien à Moscou.
Estimant qu’il s’agit de « propos douteux qui ne sont que le fruit de l’imagination » de leur auteur, le conseiller du ministre des AE libanais, Antoine Constantine, a qualifié cette présumée rencontre entre Bassil et un responsable israélien de « ridicule ».
Selon lui « l’information se veut porter atteinte à la position du Liban qui est fermement attaché aux droits et aux efforts de Bassil pour faire face aux décisions de Trump ». « Nous allons entamer une procédure judiciaire à l’encontre de ceux qui publient cette information, laquelle intervient dans le cadre des campagnes suspectes contre le Liban », a conclu M. Constantine.
A savoir que c’est le site du journal saoudien Elaph qui a publié initialement cette rumeur. Elle a été relayée par le journal israélien Maariv et la chaine israélienne 13. Et par des médias arabes et des sites palestiniens.
Elle argue que M. Bassil a discuté avec le responsable israélien des frontières et du Hezbollah. Elle prétend à la foi d’une source anonyme que le responsable israélien lui a remis un message au président libanais Michel Aoun, qui cite qu’Israël ne voit pas le Liban comme un ennemi, mais qu’il ne ratera aucune occasion pour frapper les intérêts de l’Iran et le Hezbollah au pays des Cèdres. Selon cette présumée source, le ministre libanais aurait demandé au responsable israélien de cesser de menacer le Liban à cause du Hezbollah, car celui-ci fait partie des composantes politiques libanaises. Il l’aurait aussi rassuré en lui disant que l’Etat libanais sait quoi faire pour assimiler tous les partis sous sa souveraineté.
Bassil aurait aussi discuté avec le responsable israélien de la question des sanctions américaines contre le Liban et lui aurait demandé sa médiation auprès de Américains afin qu’ils accordent au Liban un peu de temps.
La publication par le site saoudien d’une telle information à ce moment précis au cours duquel les préparatifs vont bon train pour annoncer le Deal du siècle n’est pas fortuite. Du fait que Riad adhère entièrement à cet accord de paix concocté par l’administration américaine pour liquider la cause palestinienne. Plus est-il que l’authenticité de cette information est sujet à caution , les Saoudiens étant très mal placés pour savoir ce qui s’est passé avec M. Bassil, en visite dans la capitale russe, dans le cadre d’une délégation libanaise présidée par le chef de l’Etat libanais.
Dans le contenu, elle insinue que les Libanais sont en train de négocier avec les Israéliens en secret et qu’ils ont convenu avec eux de limiter le champ d’action du Hezbollah. Des desideratas des Israéliens par excellence. Elle véhicule aussi la rhétorique qui leur est si chère et selon laquelle ils ont le monopole de l’influence auprès des Américains, entre autre pour retarder les sanctions ou les éliminer.
En outre, cette rumeur sert aussi les Saoudiens dans le sens qu’elle laisse entendre qu’ils ne sont pas les seuls à dialoguer avec les Israéliens et que les pays récalcitrants le font aussi, mais en secret. Il faut croire aussi que son message devrait viser l’opinion publique arabe, qui pourrait ne pas être encore prête à la normalisation avec l’entité sioniste et pourrait se rebeller contre les régimes qui normalisent.
Une stratégie médiatique des plus sournoises a été mise au point en vue d’amadouer ce public arabe et l’amener à renoncer au soutien aux droits légitimes du peuple palestinien.
La diabolisation de la République islamique d’Iran, en faisant planer le doute sur un projet perse safavide chiite qui dépasse les frontières de ce pays, devrait occulter entre autre son soutien indéfectible à la cause palestinienne, et frayer le chemin aux normalisateurs.
D’ici l’annonce du Deal du siècle, dont la date a de nouveau été reportée selon les médias pour après le mois de Ramadan, il faut s’attendre à d’autres épisodes de cette campagne de mensonges.
Source: Divers