Les tireurs qui ont tué 14 militaires et membres des forces de sécurité pakistanaises le jeudi 18 avril au Baloutchistan, dans le sud-ouest du pays, étaient des séparatistes baloutches venus d’Iran pour commettre cette attaque, a déclaré samedi le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi.
Une vingtaine d’assaillants, qui portaient des uniformes d’une force paramilitaire de gardes-frontières, avaient arrêté les autobus à bord desquels voyageaient les membres des forces de sécurité, sur la route côtière menant à Karachi, avant d’abattre quatorze personnes.
Selon le ministre, le Pakistan détient la preuve que les assaillants disposaient « de camps d’entrainement et de bases logistiques à l’intérieur des zones iraniennes frontalières du Pakistan ».
Dix membres de la Marine pakistanaise, trois des forces aériennes et un garde-côte avaient été tués.
« Nous avons partagé ces preuves exploitables avec l’Iran après authentification en bonne et due forme et identifié l’emplacement des camps », a ajouté M. Qureshi.
La Pakistan a créé un nouveau corps frontalier basé dans la ville de Turbat (sud-ouest) pour assurer un contrôle plus efficace de la frontière longue de 950 km entre l’Iran et le Pakistan, a encore indiqué le ministre.
La construction d’une barrière le long de la frontière a d’ores et déjà commencé, a-t-il précisé.
Le Pakistan a communiqué aux autorités iraniennes ses informations concernant « les éléments impliqués dans l’attaque ».
Un groupe de séparatistes baloutches, le BRAS, avait revendiqué l’attaque.
Le Pakistan espère que les autorités iraniennes agiront rapidement contre « les terroristes baloutches », a ajouté M. Qureshi, précisant que ces groupes ont également des relais en Afghanistan.
Le ministre pakistanais s’est entretenu par téléphone avec son homologue iranien Javad Zarif. Ce dernier lui a promis que son gouvernement aiderait le Pakistan à « traduire en justice » les auteurs de l’attaque, a souligné M. Qureshi.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan se rendra dimanche à Téhéran pour une visite officielle, la prévention de ce type d’incidents devant figurer au programme des discussions.
Les deux pays mettront en place des contrôles frontaliers conjoints, a assuré M. Qureshi.
Frontalier avec l’Afghanistan et l’Iran, le Baloutchistan est la plus pauvre des quatre provinces du Pakistan, malgré des gisements d’hydrocarbures et de minéraux. Elle est aussi la plus instable. Les forces de sécurité pakistanaises sont aux prises depuis 2004 avec des insurgés séparatistes qui affirment que les habitants ne bénéficient pas d’une juste répartition des profits tirés des ressources de la province.
Source: Avec AFP