La Russie est préoccupée par la décision de Washington de déployer en orbite des moyens de défense antimissiles, ce qui permettra aux États-Unis d’effectuer des frappes préventives contre tout pays du monde, indique le ministère russe de la Défense.
La décision des États-Unis de créer dans l’espace l’échelon de leur bouclier pour abattre des missiles aux premières étapes de leur vol fait renaître le concept de «guerre des étoiles» des années 1980, a déclaré le général-lieutenant Viktor Poznikhin, lors d’une conférence de sécurité à Moscou.
«L’analyse de leurs actions probables montre que les États-Unis ont l’intention d’atteindre une supériorité stratégique en détruisant des missiles balistiques avant qu’ils ne quittent leurs lanceurs», a-t-il souligné.
D’après lui, grâce aux missiles déployés dans l’espace, les États-Unis auront la possibilité d’effectuer des frappes partout dans le monde.
«Tout comme dans le cas des systèmes Mark 41 [systèmes de lancement vertical déployés par les États-Unis en Europe et capables de lancer des missiles Tomahawk, ndlr.], nous n’excluons pas que des moyens spatiaux soient utilisés pour des frappes préventives sur des objectifs situés en Russie et en Chine. Compte tenu de la manière globale dont l’espace est utilisé, une telle frappe peut viser des objectifs dans n’importe quel État», a-t-il ajouté.
En juin 2018, Donald Trump avait ordonné au Pentagone de créer une Force de l’espace en tant que nouvelle branche indépendante des Forces armées du pays. Selon ses dires, les États-Unis sont résolus à obtenir le leadership dans l’espace et n’envisagent pas de «traîner» derrière la Russie et la Chine. Fin février 2019, le Président américain a signé une directive visant à l’établir.
En réponse de ces démarches, le chef d’état-major russe avait déclaré que si les États-Unis continuent à avancer vers une militarisation de l’espace, la Russie sera obligée de prendre des mesures réciproques et asymétriques.
Toujours en février et suite au retrait des États-Unis du Traité FNI et à la sortie qui a suivi de la Russie de ce Traité, Vladimir Poutine a annoncé l’intention de Moscou de renforcer son arsenal pour pouvoir se défendre face aux missiles de l’Otan, ainsi que développer les nouvelles technologies de fusée, mais a précisé que son pays ne serait plus impliqué dans la course aux armements.