Dans une interview accordée, le 8 mai, à des journalistes accrédités aux Nations Unies, l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, a déclaré que le deal du siècle (plan de paix US) qui sera annoncé après la fin du mois sacré du Ramadan n’offre rien aux Palestiniens, mais consiste à annexer de nouveaux territoires occupés à Israël après l’annexion d’AlQuds occupée, de mettre fin au droit de retour des réfugiés palestiniens et à la solution de deux États.
Il a dans ce contexte appelé » l’UE, la Russie et les Nations Unies à contrer le deal du siècle, en œuvrant pour une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien ».
Selon lui, « ils doivent prendre des mesures concrètes pour empêcher le plan américain négligeant la création d’un État palestinien d’aboutir ».
Et d’ajouter : « les actions américaines – y compris la reconnaissance de Jérusalem AlQuds occupée comme capitale d’Israël et la suppression de tout financement pour les réfugiés palestiniens, ainsi que la menace de Netanyahu d’annexer les colonies israéliennes en Cisjordanie ne résoudront pas le conflit qui dure depuis des décennies et ne conduiront à la paix ».
« Certains membres du gouvernement (américain) croient qu’ils parviendront à faire soumettre les Palestiniens en brisant leurs bras, jambes et dents… Ceux qui pensent ainsi ne connaissent pas les Palestiniens », a-t-il déclaré.
Mansour a également insisté sur le fait que les Palestiniens ne quitteront pas leurs terres.
« Nous en avons parlé » aux Européens lors de récentes réunions à Bruxelles et « ils doivent agir », a précisé mardi l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour lors d’une rencontre avec des journalistes.
« Les Palestiniens ont demandé à l’UE une conférence internationale pour réaffirmer le consensus international en faveur d’une solution prévoyant la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël « , a-t-il ajouté.
« Nous serions très heureux de montrer qu’il y a plus d’un joueur sur le terrain pour essayer de définir comment nous devons avancer », a précisé le diplomate alors que les Palestiniens ne reconnaissent plus les Etats-Unis comme un médiateur impartial.
Les Palestiniens réclament aussi depuis longtemps aux pays européens – notamment la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, la Belgique et le Luxembourg – de reconnaître la Palestine comme un Etat.
Plusieurs résolutions de l’ONU évoquent la solution de deux Etats en précisant qu’elle doit être agréée par les deux parties.
Début mai, le gendre du président des Etats-Unis, Jared Kushner, chargé depuis deux ans par Donald Trump de proposer un plan de paix pour le Proche-Orient, a affirmé qu’il ne devrait pas faire référence aux « deux Etats » prônés par la communauté internationale.
Selon Riyad Mansour, le futur plan américain vise à être un « prétexte » permettant au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’annexer davantage de territoires palestiniens.
« Si c’est ce qu’ils veulent nous imposer – la réalité d’un Etat -, les Palestiniens vont accélérer leur capacité reproductive et augmenter le nombre de Palestiniens confrontés à l’apartheid », a-t-il averti.
Sources: AP + AFP