Il faut suspendre tous les échanges commerciaux avec l’Arabie saoudite en raison de la guerre contre le Yémen, et pas seulement les ventes d’armes, affirme dans un entretien avec l’AFP Nico Cué, candidat de la gauche à la présidence de la Commission européenne.
Celui qui a été désigné candidat du Parti de la gauche européenne appelle à « une coalition forte de syndicats et d’ONG (…) pour faire en sorte qu’on arrête les importations et les exportations vers l’Arabie saoudite ».
Il dénonce « une forme d’hypocrisie généralisée » à propos des ventes d’armes à Ryad reprochées à la région belge francophone de Wallonie.
« Si on veut vraiment que le conflit au Yémen s’arrête, c’est pas parce qu’il y a deux pistolets, trois mitraillettes (de fabrication wallonne, ndlr) qu’il va s’arrêter », ajoute cet ancien leader syndical salarié à la FN Herstal, fabricant d’armes de poing et de mitraillettes établi dans la région de Liège (est), connu pour exporter vers Ryad.
« J’invite tout le monde à une coalition », poursuit Nico Cué, « on peut faire ça au niveau européen comme ça aucun pays n’est concurrent vis-à-vis de l’autre ». « Là on aura vraiment un objectif à atteindre et j’espère que ça permettra de mettre fin au conflit au Yémen », conclut-il.
Fils d’émigrés espagnols en Belgique, Nico Cué est un des deux candidats du Parti de la gauche européenne à la succession du chef de la Commission Jean-Claude Juncker, avec la Slovène Violeta Tomic, qui est députée dans son pays.
Vendredi dernier, le chef de la diplomatie belge Didier Reynders a plaidé pour une suspension des ventes d’armes belges à l’Arabie saoudite, pays qui mène depuis mars 2015 une guerre meurtrière contre le Yémen.
Mais en Belgique l’attribution de licences d’exportation aux fabricants est une prérogative des trois présidents de régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles).
L’élection des eurodéputés, qui doit déboucher sur la désignation d’un nouveau chef de l’exécutif européen, se tient du 23 au 26 mai dans les 28 Etats membres.
Source: Avec AFP