Comme prévu, chaque fois que le pouvoir syrien décide de lancer la bataille d’Idleb, les Etats-Unis et les Occidentaux se lancent dans une campagne de désinformation, basée sur le doute infondée d’une attaque chimique.
De nouveau, Washington a fait sienne la version véhiculée par la coalition de groupes jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham, dominé par l’ex-branche d’Al-Qaïda, le front al-Nosra. Via son organe de propagande Eba, cette dernière a prétendu que les forces gouvernementales syriennes ont lancé le mercredi 15 mai une attaque au chlore contre ses miliciens dans le nord de la province côtière de Lattaquié.
Depuis le 6 mai dernier, ces miliciens étaient en perte de vitesse dans les régions où l’armée syrienne lançait ses attaques dans les deux provinces de Hama et de Lattaquié, aux confins avec la province d’Idleb. Notamment dans la zone de désescalade à partir de laquelle les groupes terroristes n’ont cessé durant ces derniers mois de bombarder les positions des troupes régulières ainsi que la base russe de Hmeimim. Violant l’accord conclu entre la Russie et la Turquie.
Le mardi 21 mai, le département d’Etat américain reprenait cette information suspecte, évoquant une « attaque présumée au chlore dans le nord-ouest de la Syrie au matin du 19 mai ».
Pour justifier leur intervention en Syrie, l’administration américaine accuse l’armée syrienne de recourir à des armes chimiques, avertissant qu’il s’agit d’une ligne rouge.
« Nous sommes encore en train de recueillir des informations sur cet incident mais nous réitérons notre avertissement, si le régime Assad utilise des armes chimiques, les Etats-Unis et nos alliés répondront rapidement et de manière appropriée », a déclaré Morgan Ortagus, porte-parole de la diplomatie américaine.
A plusieurs reprises la Russie a mis en garde contre la fabrication par les groupes terroristes qui contrôlent la province d’Idleb d’un scénario chimique destiné à entraver sa libération et à provoquer une intervention militaire de la part des Occidentaux.
Depuis qu’il est au pouvoir, Donald Trump a ordonné à deux reprises des frappes contre des cibles du gouvernement syrien. En avril 2017 en représailles à une soi-disant attaque meurtrière au gaz sarin à Khan Cheikhoune. Et un an plus tard, avec la France et le Royaume-Uni, en réaction à une attaque chimique contre des civils à Douma.
Dans les deux cas, les frappes sont perpétrées malgré les démentis de Damas, et avant toute investigation sur le sol sur les faits et surtout leurs véritables auteurs.
« Les faits, pourtant, sont clairs: le régime Assad a lui-même mené presque toutes les attaques confirmées à l’arme chimique ayant eu lieu en Syrie », a estimé Morgan Ortagus, accusant également la Russie de laisser faire son allié syrien.
Or cette fois-ci, la position de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), antenne médiatique de l’opposition pro occidentale qui entérine les attaques occidentales en leur fournissant parfois l’alibi, est différente des précédentes.
Il a souligné ne pas détenir de preuves suffisantes sur cette présumée attaque.
« Nous n’avons aucune preuve de l’attaque », a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, rapporte l’AFP
« Nous n’avons documenté aucune attaque chimique dans les montagnes de Lattaquié », a-t-il assuré.
Selon lui, seuls les jihadistes étaient présents dans le secteur de l’attaque présumée, rendant presque impossible une confirmation objective de l’incident.
« Il n’y avait pas de civils dans la région », a-t-il assuré.
L’armée syrienne a de son côté démenti dimanche l’information, affirmant qu’il s’agissait d’une affaire « fabriquée », a déclaré une source militaire citée par le quotidien pro-étatique al-Watan.
Source: Divers