Les États-Unis viennent d’accuser le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) « d’avoir planifié l’attaque qui a visé début mai plusieurs pétroliers à Fujaïrah aux Émirats arabes unis ». Pour le Pentagone qui n’avance aucune preuve à l’appui de cette accusation, « il s’agit d’un acte visant à contrer la nouvelle approche de Washington face à Téhéran » : « Nous attribuons l’attaque contre les navires à Fujaïrah au CGRI », a déclaré le contre-amiral Michael Gilday, directeur de l’état-major de l’armée américaine.
Michael Gilday ajoute que les mines limpets (type de mines sous-marines déposé par des nageurs de combat, NDLR), ont été utilisées pour mener cette attaque et ces engins appartenaient au CGRI. Il a toutefois refusé d’expliquer comment les mines auraient été transférées vers le port émirati sans que les États-Unis ou encore la France qui possèdent des bases militaires aux Émirats s’en aperçoivent.
Ces remarques ont été faites lors d’une conférence de presse organisée par le Pentagone pour faire part de la décision américaine d’envoyer 1 500 marines dans le golfe Persique. L’envoi de ces 1500 militaires, en lieu et place de 120 000 annoncés précédemment, a été confirmé par Donald Trump vendredi, et dans le cadre de ce qu’il a qualifié de « mesures préventives ».
Bolton tente de légaliser les agissements hostiles américains
Quelques heures après l’accusation formulée contre le Corps des gardiens de la Révolution islamique, le conseiller à la sécurité nationale US John Bolton, est monté lui aussi au créneau pour accuser l’Iran d’être à la fois « derrière l’attaque de Fujaïrah », « l’explosion d’un oléoduc en Arabie saoudite » et « l’attaque à la roquette visant la zone verte de Bagdad où se trouvait l’ambassade des États-Unis en Irak ».
John Bolton a ajouté que tous ces événements justifiaient l’inquiétude de la Maison-Blanche quant aux agissements de l’Iran dans la région.
« Nous disposons des renseignements détaillés sur les menaces iraniennes dans la région », a-t-il encore prétendu.
Échec d’un effort du Congrès pour freiner Trump
Parallèlement, un effort visant à forcer l’administration Trump à demander l’approbation du Congrès avant d’engager une action militaire contre l’Iran a échoué jeudi 23 mai, après que le Comité sénatorial des relations extérieures a rejeté la proposition bipartite, présentée par les sénateurs démocrates Chris Murphy et Tom Udall. Le panel a voté par 13 voix contre 9.
Par un projet de loi intitulé « prévenir une guerre inconstitutionnelle contre l’Iran », Chris Murphy voulait « rappeler à l’administration Trump qu’elle n’a pas l’autorisation légale de lancer une guerre contre l’Iran sans le consentement du Congrès ».
Dans ce droit fil, Tom Udall a tweeté: « Il ne peut y avoir de guerre sans l’autorisation du Congrès. Ce n’est pas notre opinion, c’est la Constitution. »
1 500 soldats supplémentaires américains au Moyen-Orient
Vendredi 24 mai, le président américain Donald Trump a annoncé sa décision d’envoyer 1 500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient dans un contexte de tensions croissantes avec l’Iran. Le Pentagone a précisé toutefois que sur ces 1 500 militaires supplémentaires, 600 se trouvent déjà sur place.
Les 900 militaires américains qui devraient gagner la région sont des techniciens et des ingénieurs spécialisés dans le lancement des missiles Patriot ou encore des drones de reconnaissance. Depuis le mois d’avril, l’Iran a placé le CentCom en Asie de l’ouest sur sa liste noire et ce, en représailles du blacklistage du CGRI par les Américains. Tout incident pourrait ainsi provoquer une confrontation militaire de part et d’autre, estiment les analystes. L’Iran demande par ailleurs à ce que les éléments de l’enquête sur les explosions à Fujaïrah soient rendus publics dans les détails.
Source: Avec PressTV