Quinze jours après le rocambolesque épisode d’un cargo saoudien ayant renoncé à charger dans le port du Havre des armes françaises à destination de l’Arabie saoudite, un chargement de munitions doit avoir lieu mardi dans le port de Marseille-Fos, affirme le media indépendant Disclose.
« Le gouvernement français n’entend pas renoncer à ses livraisons d’armes en direction de l’Arabie saoudite », écrit Disclose, en affirmant qu’un cargo saoudien, le Bahri Tabuk, doit prendre livraison de munitions pour les canons Caesar français pour les convoyer jusqu’à Jeddah.
« J’ai appris ce matin l’arrivée imminente du cargo Bahri Tabuk qui vient a priori chercher des munitions pour l’Arabie saoudite. C’est la suite de l’épisode havrais », a pour sa part déclaré à la presse un élu communiste des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, qui a réclamé au gouvernement « un moratoire » sur les livraisons d’armes à l’Arabie saoudite.
Cette nouvelle livraison, si elle est confirmée, intervient alors que le gouvernement français est accusé par plusieurs ONG de livrer à l’Arabie saoudite des armes susceptibles de tuer des civils au Yémen. Cette « sale guerre », selon la formule même des autorités françaises, a fait depuis 2015 des dizaines de milliers de morts et entraîné l’une des pires crise humanitaires au monde, selon l’ONU.
Le 10 mai dernier, un autre cargo saoudien de la compagnie Bahri, le Bahri Yanbu, avait renoncé à accoster au port du Havre (ouest) où il devait prendre livraison d’armes françaises. L’affaire avait été là aussi dévoilée par Disclose.
Ce media indépendant a également révélé mi-avril une note confidentielle de la Direction du renseignement militaire (DRM), listant les armes françaises utilisées au Yémen et la possibilité qu’elles puissent toucher des civils.
Trois journalistes ayant participé à cette enquête ont été récemment auditionnés par les services de renseignement français, suscitant un tollé dans la profession qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse.
Le gouvernement français prétend que la destination et l’utilisation de ces armes sont extrêmement contrôlées et qu’elles sont utilisées à titre « défensif ».
Source: Avec AFP