L’attaque israélienne, qui a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche contre des cibles syriennes présente cette fois-ci des singularités qui ne sauraient passer inaperçues.
Selon la version de l’armée israélienne, des hélicoptères et des avions de combat israéliens ont participé aux bombardements qui auraient touché deux batteries d’artillerie, plusieurs postes d’observation et de reconnaissance sur les hauteurs du Golan, et une unité de défense antiaérienne de type SA-2. Ce dernier , selon la terminologie de l’Otan, rapporte l’agence russe Sputnik, en le système de missiles sol-air de fabrication soviétique S-75 Dvina.
Dans la version syrienne, relayée par l’agence officielle sana, il est question de deux vagues de missiles israéliens auxquelles la DCA syrienne a riposté, dans la province orientale de Quneitra, dans la localité de Khan Cheikh dans la province occidentale de Damas et dans l’entourage de la ville al-Kaswat au sud de Damas. Au cours desquels 3 militaires syriens ont été tués et 7 autres blessés.
Autre trait distinctif de cette offensive, l’armée israélienne a tenu à filmer l’une de ses attaques, et à en publier la vidéo sur la Toile. Les images montrent un missile qui s’abat sur une position et des explosions qui s’en suivent. Et rien d’autre.
Cet effort de médiatisation manifestement bien exagérée n’a rien d’anodin.Un message se faufile par derrière.
En plus de vouloir confirmer que l’attaque a réellement eu lieu, il illustre avant tout que l’offensive israélienne est préméditée et n’a rien d’une riposte à deux projectiles d’origine inconnue, soi-disant tirés depuis le sud syrien, et abattus dans le Golan occupé.
Mais c’est surtout sur le but voulu de cette « démonstration de force » fanfaronne -et sa médiatisation- qu’il faut s’arrêter.
D’après son timing, elle ne peut qu’être perçue dans le cadre du face-à-face avec l’axe de la Résistance.
Et ce n’est certes pas par hasard qu’elle intervient après les révélations fracassantes du numéro un du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah.
Dans son discours prononcé le vendredi 31 mai pour la Journée d’al-Quds, il a dévoilé pour la première fois que les Israéliens ont plusieurs fois envoyé aux responsables Libanais, via des diplomates étrangers, qu’ils ne tolèreraient jamais que le Hezbollah puisse détenir des missiles de haute précision.
Il a rapporté qu’ils ont, par la suite, et toujours via ces médiateurs, accusé la Résistance de posséder des usines sur le sol libanais pour les fabriquer sur place. Chose qu’ils ne sauraient admettre non plus, selon leurs avertissements envoyés aux dirigeants libanais.
Or, le plus important dans les propos de S. Nasrallah, est sa réponse à ces intermédiaires : « nous n’avons pas d’usines de missiles HP, et au cas où l’un de nos sites était bombardé, la Résistance riposterait directement ».
Et puis sa conclusion sensationnelle : « Et depuis comme vous le voyez, ils n’ont rien bombardé au Liban… c’est parce qu’ils savent que nous sommes puissants et que nous allons leur rendre la pareille. Voire les bouchées doubles ».
Nul doute que c’est l’équilibre de dissuasion qui est visé par l’attaque israélienne, manifestement mis à mal par les révélations du chef de la résistance libanaise.
Mais en ripostant sur le sol syrien, et non au pays du Cèdres, les Israéliens montrent que les menaces de S. Nasrallah sont prises très au sérieux. Une nouvelle fois!
Source: Divers