Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a reconnu que les rebelles syriens qualifiés de «modérés» par Washington ont bien freiné l’arrivée de l’aide humanitaire et empêché les civils de s’enfuir des quartiers est d’Alep.
«Il est vrai qu’il y a eu certaines occasions où certains éléments de l’opposition ont menacé des gens qui allaient quitter [Alep] et, dans certains cas, empêché l’assistance humanitaire d’être délivrée», a indiqué John Kerry, qui répondait à une question de RT en conférence de presse, après la réunion de représentants de pays soutenant les rebelles syriens à Paris.
Le secrétaire d’Etat américain a ensuite précisé le sens des discussions : «Nous nous sommes rassemblés ici [à Paris] pour parler avec urgence de quelles étapes supplémentaires, s’il y en a, ou quels mécanismes créatifs peuvent être employés, après plusieurs années maintenant de différentes tentatives, pour essayer de réunir les parties pour mettre un terme [à la guerre].»
Il a ensuite salué les efforts de «la coalition de 68 nations» et d’autres pays «comme l’Iran et la Russie» pour combattre le groupe terroriste Daesh et a souligné une importante progression dans cet objectif.
«Alors que nous commençons à compter les jours de l’administration Obama, je veux qu’il soit parfaitement clair que nous avons fait des progrès énormes à cet égard. De nombreuses communautés ont été libérées et les gens ont pu retourner chez eux», a déclaré John Kerry. Il a ensuite précisé : «Plus de 55% du territoire qui avait été pris par Daesh a maintenant été libéré.»
78.000 civils évacués
Alors que l’armée syrienne et ses alliés continuent de gagner du terrain face aux milices à l’est d’Alep, le Centre russe pour la réconciliation en Syrie a indiqué avoir participé à l’évacuation de quelque 78 000 civils depuis le début de l’opération pour libérer la ville du nord-ouest de la Syrie.
Pour les deux derniers jours seulement, il est question selon le ministère russe de la Défense, de 50 000 civils qui ont été évacués. 20.000 pour la seule journée du 10 décembre, et 18.000 pour celle du 9 décembre.
De plus, quelque 1217 miliciens ont rendu les armes, peut-on lire dans le communiqué.
Selon l’OSDH, ce sont plus de 10.000 civils qui ont fui ces quartiers depuis minuit (22H00 GMT samedi) « en raison des combats et des bombardements ».
« Ils se sont réfugiés dans des secteurs sous le contrôle des forces du régime dans la partie ouest d’Alep », a-t-il précisé.
Un correspondant de l’AFP à Alep-Ouest a confirmé que d’intenses bombardements aériens et d’artillerie avaient été entendus toute la nuit dans les quartiers encore sous contrôle rebelle.
La chaine de télévision russe a diffusé sur son site les images vidéos aérienne d’un long défilé de civils syriens fuyant Alep-est lors de la trve temporaire.
Londres s’attend à la chute d’Alep
En réaction à la progression de l’armée syrienne dans ces quartiers, Londres a assuré par la voix de son ministre de la Défense Michael
Fallon s’attendre à la chute d’Alep,
« Il semble maintenant, malheureusement, qu’Alep va tomber », a déclaré M. Fallon dans l’émission politique dominicale The Andrew Marr Show, sur la BBC, tout en refusant de considérer la chute probable de la deuxième ville de Syrie comme un préalable à une victoire totale du régime.
Michael Fallon a indiqué que le Royaume-Uni continuerait à insister auprès de la Russie pour « qu’elle use de son influence pour mettre fin à la guerre civile, pour nous aider à reconstruire la Syrie ».
Il s’est également dit « prêt » à travailler avec le futur ministre de la défense américain James Mattis pour « apaiser les tensions avec Moscou » et tenter d’obtenir un « règlement » du conflit en Syrie.
Mais, a-t-il dit, « on ne peut traiter la Russie d’égal à égal. La Russie est un concurrent stratégique pour nous en Occident et nous devons le comprendre ».
Sources: Sputnik, RT, AFP