Un responsable des renseignements saoudiens a exhorté les autorités britanniques à mener des frappes limitées contre des cibles militaires iraniennes, quelques heures à peine après que Donald Trump a renoncé à « ordonner des attaques prévues contre l’Iran », a rapporté le site d’information régional Middle East Eye, citant un haut responsable britannique.
Le chef des services de renseignement était accompagné du haut diplomate saoudien Adel al-Jubeir lors de son voyage à Londres, a précisé la source.
Toutefois, les efforts de lobbying saoudien sont restés lettre morte, selon la source, qui a requis l’anonymat en raison de la sensibilité du sujet.
«Notre peuple était sceptique [quant aux affirmations américaines selon lesquelles le drone avait été abattu au-dessus des eaux internationales, NDLR]», a déclaré la source, ajoutant que le responsable saoudien s’est vu opposer une fin de non-recevoir après sa demande.
Selon MEE, le responsable saoudien a également fourni lors de cette réunion des renseignements supplémentaires « reliant l’Iran à une récente attaque contre deux pétroliers en mer d’Oman », mais ses homologues britanniques n’ont pas été « impressionnés » par ces informations.
Selon la source britannique, le chef des services de renseignement saoudiens est arrivé à Al-Quds occupé, où il participera à des activités de lobbying similaires avec des responsables israéliens et le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, qui sera présent au même moment dans les territoires occupés.
L’ambassade saoudienne à Londres n’a pas répondu à la demande de commentaires de MEE.
Alors que MEE vient de faire état du rejet de Londres d’une demande saoudienne d’attaque contre l’Iran, les sources d’information ont annoncé que le vice-ministre britannique des Affaires étrangères pour le Moyen-Orient, Andrew Marrison, se rendrait dimanche à Téhéran pour discuter de nombreuses questions, dont l’accord sur le nucléaire de 2015 et les tensions croissantes dans la région du golfe Persique.
Selon une déclaration du ministère britannique des Affaires étrangères, la visite de Morrison sera axée sur la montée des tensions entre les États-Unis et l’Iran et sur la « désescalade de la situation dans la région».
Les tensions entre Washington et Téhéran se sont accrues, en particulier après qu’un drone espion américain de classe Global Hawk a violé jeudi l’espace aérien iranien près du détroit d’Hormuz, drone qui a ensuite été abattu par la DCA du CGRI.
Les États-Unis ont prétendu que le drone survolait les eaux internationales, mais l’Iran a exposé par la suite les débris d’un drone américain retrouvés dans les eaux iraniennes — un élément de preuve qui réfutait les affirmations des États-Unis. Dans le même temps, Téhéran a annoncé qu’il porterait plainte devant les Nations unies pour prouver leurs mensonges.
Avant la visite du diplomate britannique, d’autres responsables européens, y compris le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas et le conseiller diplomatique du président français, Emmanuel Bonne, se sont rendu en Iran pour discuter des voies de sauver le Plan global d’action conjoint (PGAC) et apaiser les tensions croissantes dans la région du golfe Persique.
Sources: MEE; Press TV.