Le régime bahreïni considère l’atelier économique dirigé par les Etats-Unis qui s’est tenu cette semaine à Manama comme une possible « nouvelle donne » dont la portée équivaut à celle de l’accord de paix de Camp David conclu en 1978 entre ‘Israël’ et l’Égypte, a déclaré mercredi le ministre bahreïni des Affaires étrangères.
« Nous le considérons comme très, très important », a déclaré Khalid ben Ahmed Al Khalifa à un média israélien en marge de la conférence de Manama, au cours de laquelle a été présenté le volet économique d’un plan américain controversé visant à régler le conflit israélo-palestinien.
« C’est ma première interview avec un média israélien et j’espère pouvoir faire passer le message », a déclaré cheikh Khaled au journaliste de la chaîne israélienne.
« Israël fait partie de l’héritage de cette région historiquement, le peuple juif a une place parmi nous et c’est la raison pour laquelle (…) je veux leur dire (aux Israéliens): nous devrions parler », a ajouté le responsable bahreïni dans cette interview diffusée mercredi soir.
Khalifa a également souligné que son pays reconnaît le droit d’Israël à exister, qu’il sait qu’il est « là pour rester » et qu’il veut la paix avec lui.
Selon lui, la conférence organisée par les États-Unis, qui est axée sur les aspects économiques du plan de paix israélo-palestinien de l’administration Trump, pourrait ressembler à la visite du président égyptien Anouar el-Sadate à Jérusalem en 1977, qui a ouvert la voie aux accords de Camp David et à la normalisation des relations entre Israël et l’Égypte.
Bien que Bahreïn ne soit peut-être qu’un État arabe, aux côtés de l’Égypte et de la Jordanie, qui reconnaît publiquement le droit d’Israël à exister, « nous savons que nos frères dans la région y croient aussi », a-t-il encore dit.
Khalifa a indiqué que l’Initiative de paix arabe était le modèle à suivre pour normaliser les liens avec Israël. Il a, dans ce contexte, encouragé les Israéliens à prendre contact avec les dirigeants arabes au sujet de toute question qu’ils pourraient avoir au sujet de cette proposition.
Jared Kushner, conseiller principal et gendre du président américain Donald Trump, a déclaré cette semaine que la proposition de la Maison Blanche pour la paix israélo-palestinienne ne suivra pas les contours de l’Initiative de paix arabe, mais sera plus proche de la position israélienne.
Par ailleurs sur L’Iran, le chef de la diplomatie bahreïnie s’est également dit proche des positions israéliennes, prétendant que la République islamique constituait la « principale menace pour la stabilité et la sécurité de la région ».
Absence des Palestiniens
Interrogé sur l’absence des Palestiniens à la conférence de Manama, il a estimé que « c’est toujours une erreur de manquer une chance de faire la paix ».
Les responsables palestiniens ont boycotté la conférence, accusant Washington de partialité pro-israélienne.
Lors de la conférence de Manama, le gendre du président Donald Trump a présenté en présence de responsables économiques internationaux, un plan exclusivement économique pour ‘revitaliser l’économie palestinienne’ en crise.
Aux yeux de l’Autorité palestinienne, Jared Kushner fait miroiter avec ce plan 50 milliards de dollars d’investissements dans les Territoires palestiniens afin de permettre à l’administration Trump, ouvertement pro-israélienne, d’imposer une solution politique qui serait défavorable aux Palestiniens et ignorerait leur revendication cruciale d’un Etat indépendant.
Sources: Médias israéliens + AFP