Comme pour tout en Amérique, il y a un prix pour les humains. En Amérique, ils convertissent tout en factures et en billets de banque. Même la douleur et la souffrance ont un prix monnayé dans les cabinets d’avocats et auprès des tribunaux. Le bonheur également a un prix, selon le genre, tel le petit hamburger ou le Big-burger. Dieu lui-même s’achète et se vend sur facture en Amérique. Le Thanksgiving est une facture que l’on doit payer au Seigneur parce qu’il avait nourri les premiers missionnaires qui, perdus, faillirent périr si Dieu ne leur avait envoyé quelques peaux rouges qui les sauvèrent en leur donnant du maïs. Pour exprimer leur gratitude à Dieu, les Américains massacrèrent tous les indiens, les offrirent comme sacrifices, prièrent, puis inscrivirent le nom de Dieu sur le dollar…
C’est pourquoi l’esprit américain est conçu et programmé sur le fait que l’existence est monnayable. Même l’expression (In God We Trust) inscrite sur le dollar est considérée comme un marché conclu entre eux et Dieu ; ils mettent son nom sur leur billet et il leur offre fortune et soutien.
C’est de là que vient leur projet du dit accord du siècle, qui est une transcription de l’esprit américain et son évolution du stade du heurt et du massacre des Indiens au stade de la déportation des peuples africains pour combler le vide causé par le génocide du peuple autochtone de l’Amérique… Bien que le cow-boy américain ait pu asservir les Indiens indigènes au lieu d’amener des Noirs comme esclaves, il a préféré éradiquer les Indiens et les tribus qu’il envahissait, parce que l’asservissement des indigènes n’aurait pu être un processus facile.
Pour tout peuple, l’appartenance à la terre rend le processus de son esclavage sur ses propres territoires inapproprié, inutile et très difficile, en particulier dans la perspective d’une éventuelle liberté qui aurait signifié que les petits-enfants pourraient recouvrer la mémoire et revendiquer la terre une fois libres. Il était préférable de les éliminer et de les exterminer plutôt que de les asservir. Il fallait procéder à la séparation de l’Homme de la terre de façon radicale, alors que seule la mort aurait pu l’en séparer, même si la terre devait être dépeuplée pour devenir une terre sans peuple et les immigrants blancs un peuple sans terre (tout comme les Juifs dans les définitions de la Déclaration de Balfour).
Toutefois, cela a créé un problème : les vastes territoires qui ont été vidés de leurs habitants avaient besoin d’un autre peuple pour y travailler et initier le processus de production. Des dizaines de millions de noirs ont été expédiés d’Afrique et installés de force dans les exploitations américaines. Et c’était une solution avisée. Ces esclaves, malgré leurs révoltes, ne voulaient pas de terres et le plus qu’ils pouvaient revendiquer était leur liberté, et même s’ils s’affranchissaient un jour, ils n’appartenaient à aucune terre dans laquelle ils n’avaient pas de racines, après qu’ils aient été déracinés de leur Afrique natale et implantés sur une terre à laquelle ils n’appartenaient et où ils n’avaient ni patrimoine ni tombes royales.
Pour eux, cette terre n’avait aucune signification sinon qu’ils ne la possédaient pas mais y travaillaient, pour vivre, au profit de ses propriétaires, les maîtres blancs. Les esclaves, leurs enfants et leurs petits-enfants n’avaient pas la mentalité du propriétaire, tant qu’ils savaient qu’ils venaient d’autres contrées. Et c’est l’essence de l’accord du siècle : dénuer le peuple de son appartenance à la terre et dépouiller la terre de son peuple, mais par la vente des Palestiniens, devenus une marchandise sur le marché ou un peuple pillé à vendre au prix de cinquante milliards de dollars.
Croyez-moi, malgré tout ce qu’on dit sur l’accord du siècle, jamais, dans toute l’Histoire, je n’ai trouvé d’accord plus impudent. Et, dans toute l’Histoire véridique ou falsifiée, je n’ai trouvé d’accord plus esclavagiste et plus asservisseur. La véritable expression qui illustre cet accord est que c’est la plus grande vente d’êtres humains sur le marché de l’esclavage…
Ce que l’Amérique fait est la reproduction des scènes célèbres de la fameuse série Racines (Roots) (1) de la vente des êtres humains… Au cours de ces opérations, les Américains transportaient des gens par bateau de l’Afrique vers l’Amérique. Ils les arrachaient à leur terre et les déracinaient et, tel le bétail, ils les exposaient sur le marché. L’accord du siècle n’est que le chargement d’êtres humains, leur déplacement hors de leur terre et leur déracinement. Et le coût de l’opération n’est que de cinquante milliards de dollars. Le déplacement se fait aujourd’hui par un petit atelier insignifiant…
C’est l’amélioration des conditions de vie des esclaves pour cinquante milliards de dollars. Et de peuple propriétaire de la Palestine, les Palestiniens deviennent un peuple valant cinquante milliards de dollars. C’est le prix le plus bas jamais négocié sur le marché des esclaves depuis qu’il existe, et le prix le plus dérisoire pour un homme qui ne vaut plus que quelques dollars.
Selon les critères américains, les victimes de l’avion de Lockerbie ont été évaluées à plus de 3 milliards de dollars, payés par le leader Kadhafi que les capitales arabes ont abandonné pour qu’il affronte seul l’affaire Lockerbie.
Selon le prix de l’accord du siècle, cela signifie que tout le peuple palestinien et toute la Palestine ne valent que 16 avions de Lockerbie avec près de 4 500 passagers à bord… Et toute la géographie de la Palestine et tout Jérusalem ne valent pas 16 avions de ligne.
Ce qu’a dit le poète égyptien Amal Donqol (1940-1983) est exactement l’équivalent intrinsèque du concept de l’accord du siècle :
Ne te réconcilie pas
Même s’ils te couvrent d’or …
Pourrais-tu voir si je te crevais les yeux
Et si j’y implantais deux perles ?
Pourrais-tu voir ?
Ces choses ne s’achètent pas
C’est le scandale du siècle et le prix le plus réduit de l’histoire. Les Juifs, aujourd’hui les gens les plus riches de la planète, ne voient pas que tout l’argent du monde ne vaut pas une terre et une patrie. Ils cherchent chaque olivier et chaque citronnier en Palestine pour l’acheter.
Et comme ils l’ont dit à Sadate : Donne-nous le Nil et prend une Coca-Cola en échange, ils disent aujourd’hui au Palestinien :
Donne-nous tes yeux et prend deux perles.
Laisse l’olivier et le citronnier et prend une auto
Donne-nous l’eau et prend le verre vide
Donne-nous le Jourdain et prend une bouteille de Coca-Cola.
Donne-nous tous les oliviers de Palestine et prend une canette de Pepsi Cola.
(…)
De ce fait, il est honteux que la bouteille de Pepsi Cola puisse vaincre les oliveraies, et que le Jourdain s’incline devant le rugissement et l’effervescence de la bouteille de Coca. C’est une honte qu’un seul avion de Lockerbie vaille le tiers de la Palestine.
Au deal du Coca-Cola, il n’y a qu’une réponse pour rendre son estime au peuple palestinien. C’est le soulèvement de l’olivier qui abattra Oslo et, avec elle, la décision palestinienne indépendante et renverra Kushner et les Arabes aux frontières de 1936, lorsque la Palestine appartenait à tous, lorsque sa liberté était la responsabilité de tous, Arabes et non Arabes, musulmans et non musulmans… Parce que la Palestine est la cause de tous les temps, la confrontation de tous les temps… Une bataille entre la disparition et la survie.
Par Naram Sargon ; Traduit par Rania Tahar
Source : Réseau international