Subissant multiples revers au Yémen, malgré leur supériorité militaire, les Emirats arabes unis sont en train de réduire le nombre de leurs troupes postées dans ce pays et propagent vouloir faire passer d’une « stratégie militaire » à la « paix ».
« Nous avons un certain nombre de troupes qui sont réduites pour des raisons stratégiques à Hodeida (sur la mer Rouge) et pour des raisons tactiques » dans d’autres partie du Yémen, a expliqué ce lundi 7 juillet à des journalistes un haut responsable émirati sous couvert de l’anonymat.
« Cela a à voir essentiellement avec le fait de passer d’une stratégie militaire prioritaire à une stratégie de paix prioritaire », a-t-il ajouté.
Abou Dhabi et Ryad sont les piliers d’une coalition militaire qui a lancé une guerre contre le Yémen depuis 2015 pour préserver au pouvoir leur homme de main le président contesté Abed Rabbo Mansour Hadi et affaiblir l’organisation d’Ansarullah, épaulée par certaines unités de l’armé yéménite, manifestement irritées par les ingérences des Saoudiens dans leur pays. Ces derniers considèrent le Yémen comme étant leur base arrière et refusent historiquement leur indépendance.
Malgré un équilibre des forces qui leur est considérablement défavorable, les Houthis contrôlent de vastes zones de l’ouest et du nord du pays, dont la capitale Sanaa.
Les forces émiraties ont « totalement évacué » la base militaire de Khokha, à environ 130 km au sud du port stratégique de Hodeida, a indiqué lundi à l’AFP un responsable gouvernemental yéménite.
Selon une source proche de Hadi, elles poursuivraient toujours leurs opérations militaires le long de la côte occidentale du Yémen avec la coalition internationale et leurs mercenaires yéménites et d’autres nationalités.
Le port de Hodeida, crucial pour les importations et l’aide internationale au Yémen où des millions de personnes restent menacées par la famine, est toujours entre les mains d’Ansarullah, les tentatives de la Coalition pour le conquérir ayant échoué.
L’armée émiratie a également quitté un poste militaire à Sarwah, dans la province de Marib, à l’est de la capitale Sanaa, et retiré ses batteries antimissile Patriot de la région, selon la même source yéménite.
Selon l’AFP, la guerre au Yémen a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires.
Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, d’après l’ONU.