Un enregistrement audio diffusé par la BCC montre que contrairement à ce que prétendaient certaines sources occidentales, le pétrolier arraisonné par l’Iran au détroit d’Hormuz était effectivement escorté par une frégate de la marine britannique.
La chaîne de télévision britannique BBC a publié un enregistrement audio présentant les échanges radio entre une frégate de la marine britannique (HMS Montrose) et un navire iranien au moment de l’opération d’arraisonnement du pétrolier Stena Impero battant pavillon britannique au détroit d’Hormuz.
D’après cet enregistrement, la vedette rapide du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) dit à la frégate britannique qu’elle a l’intention d’inspecter le pétrolier Stena Impero « pour des raisons de sécurité ».
Dans cet enregistrement réalisé par la société britannique de sécurité maritime Dryad Global, la vedette rapide iranienne dit au pétrolier Stena Impero : « changez le cap à 3-6-0 degrés immédiatement. Si vous obéissez, vous serez en sécurité. »
Le pétrolier ne répondant pas au message de la vedette rapide du CGRI, la frégate britannique HMS Montrose s’adresse au pétrolier : « Je réitère que vous effectuez un passage dans un détroit international reconnu. En vertu du droit international, votre passage ne doit pas être arrêté, entravé ou empêché. »
Le HMS Montrose demande ensuite au pétrolier de confirmer qu’il transite dans la voie maritime internationale, mais le Stena Impero ne répond pas à la demande de la frégate britannique.
En réponse à un appel du HMS Montrose, la vedette rapide iranienne explique qu’il a l’intention d’inspecter le pétrolier pour des raisons de sécurité.
D’après les experts, cet enregistrement audio confirme plutôt la version de Téhéran selon laquelle le pétrolier britannique a été saisi au détroit d’Hormuz par les forces navales du CGRI « pour des raisons de sécurité » étant donné que le Stena Impero a violé les lois internationales de la navigation maritime.
La vidéo diffusée par le CGRI de l’opération de la saisie du pétrolier britannique est également conforme à l’enregistrement audio diffusé par la BCC.
Le porte-parole du Corps des gardiens de la Révolution islamique, le général de brigade Ramezan Sharif, a déclaré que le pétrolier britannique avait éteint son GPS et qu’il entrait dans le golfe Persique via la sortie dans le Sud au lieu de se diriger vers l’entrée du golfe Persique dans le détroit d’Hormuz.
« Le pétrolier britannique a été arraisonné après avoir négligé les avertissements et les alertes d’une unité de la Force navale du Corps des gardiens de la Révolution islamique. En plus, une frégate de la Royal Navy est intervenue et deux de ses hélicoptères ont commencé à voler pour empêcher les commandos du Corps des gardiens de la Révolution islamique d’accomplir leur mission, mais ces derniers ont fait preuve de fermeté et de rapidité », a expliqué Ramezan Sharif.
« Nous sommes incapables d’escorter tous nos pétroliers ! »
Entre-temps, le sous-secrétaire d’État à la Défense du Royaume-Uni a reconnu l’incapacité de Londres à protéger tous ses navires.
Dans un entretien exclusif avec la chaîne de télévision Sky News, le sous-secrétaire d’État à la Défense du Royaume-Uni, Tobias Ellwood, a déclaré : « Notre grande priorité est de nous assurer que l’on pourra trouver une solution à ce problème. Il faut que nous nous assurions que les navires battant pavillon britannique naviguent en toute sécurité dans ces eaux. Ensuite, nous pourrons nous concentrer sur une perspective plus large. »
Tobias Ellwood a ajouté que le Royaume-Uni restait engagé à maintenir sa présence dans le golfe Persique ainsi qu’à assurer que le détroit d’Hormuz reste ouvert.
Alors qu’on lui demandait si Londres envisageait de boycotter l’Iran, le diplomate britannique a répondu : « Nous allons examiner une série d’options. Nous allons aussi en discuter avec nos partenaires et alliés internationaux pour voir ce qu’il faut faire. »
Le sous-secrétaire d’État a néanmoins reconnu que les capacités d’intervention britanniques étaient limitées. « Notre Royal Navy est trop petite pour gérer nos intérêts à travers le monde. Si c’est ce que nous souhaitons faire dans le futur, alors le prochain Premier ministre devra le reconnaître », a-t-il souligné.
« Si nous voulons continuer à jouer un rôle sur la scène internationale — en gardant à l’esprit que les menaces évoluent — […] nous devons investir davantage dans notre défense, y compris dans notre Royal Navy », a-t-il insisté, cité par Le Figaro.
« Il est impossible d’escorter chaque navire individuellement », a reconnu le diplomate britannique.
L’arraisonnement du bâtiment britannique s’est produit deux semaines après la saisie par les forces de la Royal Navy d’un pétrolier transportant du brut iranien alors qu’il naviguait dans les eaux internationales près de Gibraltar. Cet acte a été qualifié de « piraterie » par la République islamique d’Iran.
Source: Avec PressTV