Le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi est arrivé le lundi 22 juillet à Téhéran, alors que le ministre omanais des Affaires étrangères est attendu samedi prochain dans la capitale iranienne. Quels sont les objectifs de ces déplacements ? L’analyste iranien Hassan Hanizadeh évoque ce sujet dans une interview avec Fars News.
« Depuis l’éclatement des tensions entre l’Iran et le Royaume-Uni au sujet de l’arraisonnement illégitime du pétrolier transportant du pétrole iranien dans le détroit de Gibraltar par la Royal Navy, la région vit une situation délicate. La démarche intelligente iranienne, à savoir, l’arraisonnement du pétrolier britannique ayant violé les lois internationales de la navigation, a provoqué l’inquiétude de certains pays. Dans la région et en dehors de la région, certains pays comme la France, l’Irak et le Sultanat d’Oman, se montrent prêts à assumer un rôle de médiation pour apaiser les tensions dans la région névralgique du golfe Persique. Bien que l’Irak et Oman entretiennent de vastes relations avec l’Occident, il semblerait que le déplacement d’Adel Abdel Mahdi et l’imminente visite de Youssef ben Alaoui, pourraient contribuer à l’apaisement des tensions entre l’Iran et la Grande-Bretagne. »
Hanizadeh fait allusion à la place particulière du Sultanat d’Oman au sein du Conseil de coopération du golfe Persique et aux liens d’envergure reliant Londres et Mascate, ajoutant : « Oman a réussi des missions de médiation aux moments sensibles par le passé. Au cours de sa visite en Iran, Youssef ben Alaoui sera certes porteur des messages de la part des gouvernements britannique et américain à l’adresse de Téhéran. Cette visite pourrait être considérée comme un tournant dans les relations irano-occidentales. Il est fort probable qu’après cette visite, nous soyons témoins d’une édulcoration des crises entre l’Iran et le Royaume-Uni. »
D’après cet expert iranien des questions politiques et internationales, les Britanniques auraient réalisé que l’arraisonnement du supertanker transportant du pétrole iranien dans le détroit de Gibraltar avait été une grande erreur.
« Mais les Anglais ont l’habitude de régler leurs affaires loin des tapages médiatiques. Ils choisissent donc une partie tierce, un émissaire digne de confiance pour transmettre leur message et sortir de l’impasse, sans perdre la face », estime Hanizadeh.
Il estime également probable que le ministre des Affaires étrangères d’Oman profite de sa future visite en Iran pour évoquer les relations Téhéran-Riyad. « Il n’est pas exclu que le premier diplomate omanais soit aussi porteur d’un message de la part des Saoudiens à Téhéran », ajoute-t-il.
Reste à noter que la République Islamique d’Iran a plus d’une fois annoncé qu’il n’y aurait nullement besoin d’émissaires et médiateurs, tout en se montrant ouverte aux bonnes intentions des pays voisins dans le sens de résoudre les tensions dans la région.
Source: PressTV