Pékin a répliqué aux sanctions américaines contre la compagnie chinoise Zhuhai Zhenrong et son directeur général Youmin Li, soulignant être «résolument opposé à l’application par les États-Unis de sanctions unilatérales», indique l’AFP.
«Nous exhortons avec véhémence les États-Unis à immédiatement corriger leurs façons de faire erronées, et à mettre un terme à ces sanctions illégales», a déclaré Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
«La Chine exprime sa ferme opposition et sa condamnation véhémente face aux sanctions américaines visant cette entreprise», a déclaré Mme Hua lors d’une conférence de presse. Zhuhai Zhenrong est la principale entreprise publique chinoise qui importe du pétrole iranien, depuis 1995.
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a annoncé lundi l’imposition par Washington de sanctions contre la compagnie chinoise en l’accusant d’avoir violé la loi américaine en acceptant du pétrole brut. La mesure rentrant, selon lui, dans le cadre de la «campagne de pression maximale» contre Téhéran.
«Nous avons souligné à plusieurs reprises que la coopération énergétique entre l’Iran et la communauté internationale, y compris la Chine, s’inscrivait dans le cadre du droit international, qu’elle était raisonnable et légitime, et qu’elle devait être respectée et protégée», a souligné Hua Chunying.
Stockage sous douane
Dans ce qui semble être un geste de mépris envers Washington, les entreprises chinoises continuent d’importer du brut iranien.
Mais au lieu d’en signaler les importations, ce qui violerait les sanctions américaines, elles stockent le pétrole dans des réservoirs de stockage sous douane situés dans les ports chinois.
C’est ce qu’assure Rachel Yew, analyste chez FGE, un consultant industriel à Singapour, rapporte le site d’information américain Tyler Durden.
Selon ce dernier, ceci voudrait dire que la majeure partie de ce pétrole iranien appartient toujours à Téhéran et n’enfreint donc pas les sanctions. Le pétrole est encore techniquement « en transit ».
Bloomberg suit depuis des mois l’écart entre le volume de brut iranien expédié en Chine et le volume dédouané par les douanes chinoises. La Chine a reçu environ 12 millions de tonnes de brut iranien de janvier à mai, selon les données de suivi des navires, contre environ 10 millions qui ont été dédouanées au cours de la période.
On croit généralement que la plus grande partie du pétrole est payée dans le cadre d’un accord « pétrole contre investissement », qui est assez courant en Chine.
Source: Sputnik