La Chine a présenté mercredi dans un document ses ambitions de bâtir une armée moderne et avancée technologiquement, tout en accusant les Etats-Unis de saper la stabilité mondiale au moment où la rivalité entre Pékin et Washington s’exacerbe sur de nombreux fronts.
La publication de ce livre blanc de la Défense chinoise donne un rare aperçu des orientations de l’Armée populaire de libération (APL) — la plus importante au monde avec deux millions de militaires — et des visées de Pékin.
« La rivalité stratégique au niveau mondial s’accentue », souligne le document, relevant que les Etats-Unis ont ajusté leurs stratégies de sécurité et de défense et pris des « mesures unilatérales ».
Washington a « provoqué et intensifié la rivalité entre les principaux pays, augmenté de manière significative (ses) dépenses de défense, réclamé des capacités supplémentaires dans les domaines du nucléaire, de l’espace, de la cyberdéfense et de la défense antimissile, et sapé la stabilité stratégique mondiale ».
La publication de ce livre blanc intervient au moment où les relations sont tendues entre Pékin et Washington.
Les deux pays se livrent une guerre commerciale depuis 2018 et sont à couteaux tirés à propos de l’installation par la Chine d’infrastructures militaires sur des îles qu’elle contrôle en mer de Chine méridionale — une zone dont elle revendique la souveraineté sur la quasi-totalité.
L’APL ambitionne de renforcer son arsenal technologique de pointe, soulignant toutefois être « encore loin derrière les principales armées du monde ».
Les conflits évoluent vers une « guerre intelligente », relève le document, citant le recours croissant à l’intelligence artificielle, aux données, ou encore à l’informatique en nuage (cloud).
La Chine a le deuxième budget militaire au monde (+7,5% en 2019), même s’il est loin derrière celui des Etats-Unis. Elle insiste sur le caractère pacifique de son armée, « une force inébranlable pour la paix dans le monde ».
Le livre blanc de la Défense promet par ailleurs de « réprimer » le séparatisme au Tibet (ouest), mais aussi au Xinjiang (nord-ouest), une vaste territoire en proie à des attentats récurrents.
Il se montre encore plus ferme sur la question de Taïwan, une île peuplée d’environ 23 millions d’habitants et dirigée par un régime rival de Pékin, mais que la Chine considère comme une de ses provinces.
« La Chine doit être et sera réunifiée », indique le document.
Source: Avec AFP