Quelques heures après la spectaculaire opération des commandos palestiniens dans le sud des territoires occupés par Israël, le régime de Tel-Aviv a tiré un missile contre Quneitra dans le Sud syrien. Toute la semaine, les milieux proches du renseignement de l’armée israélienne ont laissé entendre que le territoire irakien était désormais accessible aux frappes sionistes.
Les deux bases militaires appartenant à la Résistance irakienne, les Hachd al-Chaabi, situées respectivement à Salaheddine et à Diyala, ont été le théâtre d’explosions que d’aucuns ont attribuées à Israël. Israël est-il à même de frapper l’Irak ?
Évoquant le sujet, les analystes militaires israéliens décrivent différentes perspectives. Ils se référent aux estimations des services de renseignement israéliens pour 2019, pour affirmer que toute attaque contre l’Irak placerait ‘Israël’ en ligne de mire.
« L’Iran aurait fourni aux forces des Hachd al-Chaabi en Irak des missiles d’une portée de 200 à 700 km et d’une précision encore plus grande que celle des missiles du Hezbollah. Ces missiles sont donc capables de viser n’importe quelle cible en Israël », précise le site du journal israélien Haaretz dans son numéro du mercredi 31 juillet.
« En effet les missiles irakiens pourraient être envoyés depuis le nord de l’Irak vers la Syrie et au Liban », ajoute le journal avant de souligner : « À la lumière de ce risque, Tel-Aviv a tout intérêt à privilégier la solution non militaire face à la menace balistique que fait peser l’Iran sur Israël. »
Pourquoi ?
« En cas de guerre USA/Iran, Israël sera la cible prioritaire de la riposte iranienne et de celle de ses alliés, et pas seulement ses alliés à Gaza en Syrie ou au Liban. Des engins aussi précis que ceux des Palestiniens et des Libanais pourraient être tirés depuis l’Ouest irakien. Ces missiles s’ajouteront à ceux qui seront tirés par le Hezbollah depuis le nord d’Israël ou par le Hamas depuis le sud. Cette avalanche de feu submergera Tel-Aviv et Haïfa, selon les sources israéliennes. »
Citant de hautes sources sécuritaires à Tel-Aviv, l’analyste militaire du journal Yediot Aharonot, Alex Fishman, estime que les tentatives de contrôler la présence de l’Iran en Syrie avaient toutes échoué, mais qu’en plus, l’Iran n’avait pas encore dit son dernier mot : « Une attaque iranienne menée depuis le territoire irakien contre Israël reste un scénario très envisageable. »
« Reste à savoir si oui ou non l’armée israélienne est prête à s’engager sur un nouveau front irakien, alors que les trois autres, à savoir la Syrie, Gaza et le Liban, sont loin d’être stables. »
Les États-Unis ont engagé un conflit quasi ouvert contre les alliés irakiens de l’Iran quitte à y impliquer Benjamin Netanyahu malgré les risques que cela comporte pour Israël », affirment ces mêmes sources qui posent en outre une question clé: Est-ce les alliés arabes de Tel-Aviv sont disposés à s’associer aux efforts israéliens ?
« Ce serait une vraie folie que de vouloir ouvrir un front irakien », affirme Ehud Yaari, expert du Moyen-Orient auprès de la chaîne 12.
L’Israélien, qui met largement en doute l’efficacité des frappes imputées à Israël en Irak, souligne l’immensité des frontières irano-irakiennes et l’influence indiscutable de l’Iran dans ce pays, en rappelant que « l’Irak n’est pas la Syrie ».
Proche des services de sécurité israéliens, il indique ceci : « Tout compte fait, il est préférable pour Israël de résoudre autrement la menace iranienne en provenance d’Irak qu’en ayant recours à la manière forte. Le moindre faux coûtera trop cher. »
Reste à savoir si Israël choisira de ne pas riposter aux missiles tirés depuis l’Iran ou l’Irak sur son sol, même si le pouvoir de dissuasion de ce régime occupant en prenant un coup. Plus important encore, Tel-Aviv, s’il permet à l’armée israélienne d’attaquer les cibles sensibles, risque d’être confronté à des répercussions négatives.
Ehud Yaari, expert du Moyen-Orient auprès de la chaîne 12, a largement mis en doute l’efficacité des frappes d’Israël en Irak.
Proche des services de sécurité de Tel-Aviv, il indique qu’il est préférable pour Israël de résoudre autrement la menace iranienne en provenance d’Irak, précisant que faire pression sur l’Iran représente une menace majeure pour la sécurité d’Israël.
Source: Avec AlManar + PressTV + AFP