Le président américain Donald Trump n’a toujours pas obtenu l’adhésion sérieuse d’autres pays à une opération visant à « protéger les pétroliers naviguant le long des côtes de l’Iran ».
Le site analytique Politico a qualifié de « coalition à un seul pays » le projet anti-Iran du président américain dans le golfe Persique.
« George H.W. Bush a dirigé une coalition d’une trentaine de pays qui ont chassé l’Irak de Saddam Hussein du Koweït en 1991. George W. Bush avait sa “coalition des volontaires” derrière l’invasion américaine de l’Irak en 2003.
Mais jusqu’à présent, la coalition de Donald Trump pour la protection des pétroliers contre la prétendue agression iranienne semble ne compter qu’un membre : les États-Unis. Les Britanniques regimbent, les Français ne s’engagent pas dans cette coalition et les Allemands ont déclaré mercredi que cela se fera sans eux.
En effet, les Européens critiquent Donald Trump pour son retrait de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, le considérant comme responsable des événements qui se passent dans la région.
Ils craignent également que le rapprochement avec les États-Unis dans une telle initiative ne les entraîne dans une guerre avec l’Iran. Ces préoccupations ne sont apparues que cette semaine après que Trump a imposé des sanctions au ministre iranien des Affaires étrangères », a écrit Politico.
Les responsables du Pentagone insistent sur le fait que certains pays se sont déjà engagés dans ce que les États-Unis appellent l’opération « Sentinelle », mais ils refusent de dire combien. Selon le Pentagone, plus de 60 pays ont été invités à rejoindre la coalition.
Mercredi 31 juillet, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré que son pays « ne participera pas à la mission maritime présentée et prévue par les États-Unis ». Maas a ajouté que l’Allemagne coordonnait étroitement sa coopération avec la France, qui a également résisté à la campagne américaine.
La réticence de la Grande-Bretagne à s’engager dans le projet mené par les États-Unis est peut-être encore plus frappante.
Pourtant, des responsables britanniques ont déclaré le mois dernier qu’ils préféreraient créer une force de protection maritime sous commandement européen dans le golfe Persique. Bien que cela puisse changer, étant donné que le Royaume-Uni a maintenant un nouveau Premier ministre, Boris Johnson, qui a tenté de gagner les faveurs de Trump, toutefois les tensions sont montées d’un cran récemment entre Londres et Washington.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’a pas contribué à calmer les tensions quand il a indiqué à Fox News en juillet que les États-Unis ne viendraient pas nécessairement à l’aide du Royaume-Uni face à l’Iran. « La responsabilité de prendre soin de ses navires incombe au Royaume-Uni », avait-il déclaré.
Il est allé encore plus loin dans ses propos en disant : « Que les autres pays jouent le rôle principal. Les États-Unis ont la responsabilité de faire leur part, mais le monde entier a également un rôle important à jouer pour que ces voies maritimes restent ouvertes. »
En juin, Trump a tweeté certaines de ses frustrations concernant la sécurité dans le golfe Persique, demandant : « Pourquoi protégeons-nous les voies de navigation des autres pays (plusieurs années) sans compensation ? ».
Trump a également noté que les États-Unis, qui sont désormais le « premier producteur mondial de pétrole et de gaz naturel », n’ont même pas besoin du pétrole qui transite par le golfe Persique comme c’est le cas d’autres pays.
De telles déclarations vont certainement freiner l’enthousiasme des autres pays invités à rejoindre à la coalition, écrit Politico.
Source: PressTV