La revue américaine The National Interest s’est penchée, dans un article, sur les diverses dimensions du programme balistique iranien.
Dans un article intitulé « Trump devrait-il craindre le dernier test de missile iranien ? », The National Interest a écrit que selon les autorités américaines, « l’Iran a récemment testé un missile Shahab-3 qui a traversé une trajectoire de 1.000 km- une distance suffisante pour cibler l’Arabie saoudite et se rapprocher d’Israël -avant d’atteindre sa cible».
« Ce test de missile iranien suit un double objectif. D’une part, Téhéran fait une démonstration de force contre les États-Unis dans le cadre de sa nouvelle stratégie régionale en vigueur depuis trois mois. Et de l’autre, il s’agit d’essais balistiques permettant aux ingénieurs et aux concepteurs de missiles iraniens, de se maintenir à flot. C’est une occasion importante pour tester et évaluer des capacités balistiques iraniennes dans un contexte particulièrement tendu ».
Plus loin dans l’article, l’auteur se penche sur les motivations de l’Iran en matière de missile balistique :
« Depuis que le président américain Donald Trump a pris ses fonctions en janvier 2017, l’Iran a effectué sept essais de missiles balistiques Shahab-3 ou encore de Khorramshahr, un engin d’une portée encore plus grande que Shahab-3. Le test de cette semaine est toutefois le premier depuis décembre 2018. Ainsi, Téhéran fait-il une démonstration de force sous le nez de Washington qui a récemment annoncé son intention de déployer des forces américaines en Arabie saoudite et ce, pour la première fois depuis 2003. Les forces US seront stationnées à la base aérienne Prince Sultan, à proximité de Riyad, ce qui les placerait hors de portée des missiles balistiques iraniens à courte portée, mais pas de ceux à moyenne portée comme celui que l’Iran vient de tester.
Mais ce n’est pas tout. L’Iran se prépare à la grande guerre. Téhéran est sur le point de s’assurer des capacités de son arsenal en prévision d’une confrontation militaire. Les États-Unis vont inévitablement condamner ce nouveau test, qui constitue, selon eux, une violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cet argument, Washington espère pouvoir l’utiliser pour faire pression sur les puissances européennes pour que celles-ci adoptent une position plus dure vis-à-vis de Téhéran. Mais le succès de l’entreprise est loin d’être assuré ».
Et The National Interest de poursuivre : « Effectuer des tests de missiles comme ce que l’Iran vient de faire avec son Shahab-3 profite aux forces iraniennes en termes de précision, de fiabilité et de portée. On ne sait pas encore quel type de missile Shahab-3 vient d’être testé, n’empêche que ces cinq dernières années, l’Iran a commencé à utiliser le missile Emad qui a un fuselage composé d’aluminium au lieu d’acier et qui bénéficie d’un système de navigation / guidage et d’un véhicule de rentrée conçu pour mieux éviter les systèmes anti-missiles balistiques -soit tout ce dont l’Iran a besoin pour se défendre en cas de confrontation militaire. Mais pourquoi tester le Shahab-3 au lieu du missile balistique Khorramshahr qui est techniquement plus avancé et à plus longue portée? Et bien l’Iran semble vouloir agir par palier et de ne pas brûler les étapes. »
La publication renvoie ensuite aux tests de missiles effectués récemment par l’Iran et écrit : « L’Iran a également dévoilé plusieurs nouveaux missiles en février pour célébrer le 40e anniversaire de la Révolution islamique. Le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a dévoilé le missile Khorramshahr de deuxième génération (Khorramshahr-2), un nouveau missile balistique à combustible solide mais aussi le missile « Dezful », qui a également une portée d’environ 1 000 kilomètres, ainsi qu’un missile de croisière optimisé. Quoi qu’il en soit, les images satellite d’une installation iranienne plus tôt ce mois-ci montrent que l’Iran a testé des propulseurs de roquettes à combustible solide, ce qui n’est guère rassurant surtout que le combustible solide constitue un domaine de recherche clé pour la Force aérospatiale du CGRI. Avec tout cela, le président Trump ne peut dormir sur ses oreillers », conclut l’article.
Source: Avec PressTV