La « tentative de piraterie » américaine a échoué, s’est réjoui sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, en réaction à la libération du pétrolier iranien par Londres, le jeudi 15 aout.
Zarif a fustigé « le niveau de mépris qu’a l’administration (du président américain Donald) Trump pour la loi ». Les Etats-Unis, a-t-il ajouté, avaient « tenté d’abuser du système judiciaire et de voler les biens (iraniens) en haute mer ».
Il a ajouté que cette vaine tentative faisait suite à l’échec des États-Unis dans la réalisation de leurs objectifs anti-iraniens par le biais du terrorisme économique.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Iran au Royaume-Uni, Hamid Baeidinejad, a déclaré dans un tweet que la décision des responsables de Gibraltar mettait fin à 40 jours de saisie illégale du pétrolier, qui transporte le pétrole iranien.
« Les États-Unis ont fait face à l’échec humiliant de leurs tentatives d’empêcher la libération du pétrolier », a-t-il twitté.
« Jusqu’à la dernière minute, les États-Unis ont tenté en vain d’empêcher la libération du pétrolier, mais ils ont essuyé une défaite humiliante », a ajouté l’envoyé iranien au Royaume-Uni.
Baeidinejad a déclaré que toutes les mesures préliminaires avaient été prises pour assurer que le pétrolier puisse se rendre dans des eaux libres et que « le navire quitterait bientôt la région de Gibraltar ».
Gibraltar a autorisé un pétrolier iranien arraisonné début juillet à partir malgré une demande de dernière minute des Etats-Unis de prolonger l’immobilisation du navire, soupçonné d’avoir voulu livrer 140 millions de dollars de pétrole brut à la Syrie.
Le pétrolier iranien à Gibraltar va partir en Méditerranée
Le pétrolier iranien, arraisonné puis relâché par Gibraltar, va partir en Méditerranée après avoir changé de pavillon, a indiqué ce vendredi 16 aout un haut responsable iranien.
Le Grace 1 naviguera sous pavillon iranien, et non plus panaméen, a déclaré le vice-directeur des Ports iraniens et de l’Organisation maritime, Jalil Eslami.
« Conformément à la demande de son propriétaire, le Grace 1 partira en mer Méditerranée après avoir changé de pavillon pour celui de la République islamique d’Iran et avoir été renommé Adrian Darya pour le voyage », a indiqué M. Eslami, dont les propos ont été retransmis par la télévision iranienne. « Le navire était d’origine russe et (…) transportait deux millions de barils de pétrole iranien », a-t-il dit, sans préciser la destination finale du pétrolier.
Le Grace 1 naviguera sous pavillon iranien, et non plus panaméen, a déclaré le vice-directeur des Ports iraniens et de l’Organisation maritime, Jalil Eslami.
« Conformément à la demande de son propriétaire, le Grace 1 partira en mer Méditerranée après avoir changé de pavillon pour celui de la République islamique d’Iran et avoir été renommé Adrian Darya pour le voyage », a indiqué M. Eslami, dont les propos ont été retransmis par la télévision iranienne. « Le navire était d’origine russe et (…) transportait deux millions de barils de pétrole iranien », a-t-il dit, sans préciser la destination finale du pétrolier.
L’Iran n’a donné aucune garantie
Le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, a dit jeudi avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer ce pétrole en Syrie.
Mais le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a affirmé vendredi que son pays n’avait pas fait de telle promesse. « L’Iran n’a donné aucune garantie concernant le fait que le Grace 1 n’irait pas en Syrie », a-t-il déclaré, cité par un site de la chaîne de télévision d’Etat IRIB. « La destination du pétrolier n’était pas la Syrie (…) et même si c’était le cas, cela n’est l’affaire de personne ».
La Cour suprême de Gibraltar a levé l’immobilisation dans un document rendu public, incluant des courriers échangés avec les autorités iraniennes.
Le président de la Cour suprême, Anthony Dudley, a décidé que « le navire (n’était) plus détenu », lors d’une audience dans l’après-midi de jeudi 15 aout.
Initialement attendue dans la matinée, cette audience prévue depuis des semaines avait dû être repoussée de plusieurs heures après l’annonce surprise par le ministère public de Gibraltar d’une demande des Etats-Unis de prolonger l’immobilisation du pétrolier, déposée dans la nuit.
Mais le juge Dudley a déclaré qu’il n’avait pas été saisi par écrit d’une telle demande. « Cela ne m’a pas été soumis », a-t-il dit.
Désescalade
La demande américaine avait fait l’effet d’un coup de théâtre alors qu’un accord entre Londres et Téhéran semblait à portée de main après des semaines de tractations diplomatiques.
Sans cette demande reçue à 01h30 jeudi (23h30 GMT mercredi), « le navire serait reparti », avait d’ailleurs souligné le juge Dudley.
Entretemps, le capitaine et les trois officiers du Grace 1, qui étaient en liberté sous caution, ont été formellement libérés.
L’équipage du pétrolier iranien est désormais menacé d’interdiction de visa par Washington.
« Les Etats-Unis affirment que le Grace 1 aidait le corps des Gardiens de la Révolution islamique en transportant du pétrole depuis l’Iran vers la Syrie », a déclaré le département d’Etat dans un communiqué. « Les membres d’équipage de bateaux aidant les Gardiens de la Révolution en transportant du pétrole depuis l’Iran pourraient ne plus pouvoir bénéficier de visas ou être admis sur le territoire américain ».
Le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, a expliqué avoir rencontré des représentants iraniens le 19 juillet à Londres « avec une volonté de désescalade par rapport à tous les différents problèmes soulevés par la détention du Grace1 ».
« J’ai expliqué très clairement que l’arraisonnement du navire était exclusivement liée à l’application des sanctions contre la Syrie », indique-t-il dans son communiqué.
Le Grace 1, chargé de 2,1 millions de barils de pétrole, a été arraisonné le 4 juillet par la police de Gibraltar et les forces spéciales britanniques, ce qui a provoqué une crise diplomatique entre Téhéran et Londres.
Téhéran assurait que le pétrolier naviguait dans les eaux internationales et accusait le Royaume-Uni de « piraterie ».
Début juillet, le chef de la diplomatie espagnole Josep Borrell avait affirmé que l’arraisonnement avait été fait à la demande des Etats-Unis.
Le 19 juillet, l’Iran a immobilisé dans le détroit d’Ormuz un pétrolier britannique, le Stena Impero, soupçonné de « non-respect du code maritime international », une décision vue comme une mesure de représailles par les analystes.
Le Royaume-Uni a redemandé jeudi à Téhéran de relâcher ce pétrolier.
L’immobilisation du pétrolier et le regain de tensions diplomatiques qui en ont découlé ont brouillé les efforts des Etats européens qui tentent de sauver l’accord nucléaire avec l’Iran. Les Etats-Unis se sont retirés de cet accord l’an dernier, imposant de lourdes sanctions à la République islamique.
Sources: AFP + PressTV