Hormis le sentiment de déception compréhensible que les responsables occidentaux devraient ressentir devant la défaite fracassante de leurs alliées takfiristes à Alep, leur comportement ces derniers jours cachent d’autres visées.
Alors que la bataille devait sonner à sa fin, ils se sont lancés dans une campagne d’accusations sans fondement contre le pouvoir syrien et ses alliés, russe et iranien. Evoquant de soi-disant atrocités et exécutions de civils, tout en sachant que leur vérification est «incroyablement difficile ».
Il est bien clair que les responsables occidentaux savent très bien qu’il n’y a pas eu d’exécutions, mais des tués de part et d’autre dans les combats de dernière minute et surement des dommages collatéraux. Sachant que ce sont les rebelles qui refusent de sortir de leur plein grès. Dans la foulée de leurs accusations hystériques, les responsables occidentaux versent des larmes de crocodiles sur le sort des civils, ignorant, voire omettant que plus de 80 mille civils et miliciens ont déjà été évacués des quartiers désormais libérés.
Cette campagne se poursuit ce mercredi encore, avec les tergiversations des miliciens qui disent refuser toujours de sortir. L’accord turco-russe dont il a été question mardi soir et qui aurait du entrer en vigueur ce mercredi à l’aube a été suspendu. Pourtant, il prévoyait l’évacuation en premier « des blessés et des civils », suivis des insurgés avec leurs armes légères, vers les régions rebelles des provinces d’Alep ou d’Idleb, selon les explication de la milice takfiriste Noureddine al-Zinki, laquelle semblait consentente .
Vu que les termes de cet accord semblent favorables aux rebelles, l’armée syrienne ayant renoncé à son exigence de vérifier leur identité, il ne peut expliquer les réticences des responsables occidentaux ni l’escalade frénétique de leur campagne de désinformation .
Si ce n’est leurs dernières déclarations, celles de la représentante américaine aux Nations unies, suivie par le représentant français, exigeant « la supervision de l’évacuation par des observateurs internationaux ».
Défaits militairement, les occidentaux tentent une remédiation politique: ils s’attellent à ne pas être tenus à l’écart en essayant de se tailler une place dans les tractations en cours. Prenant en otage aussi bien les miliciens que les civils retranchés dans moins de 2% d’Alep.
Cette exigence occidentale n’a pas tardé à soulever une levée de bouclier syrien et iranien, qui ont présenté à leur tour leurs conditions d’évacuation.
Selon une source militaire syrienne qui s’est confiée pour la chaine de télévision al-Mayadeen, si un accord devait avoir lieu, il devrait prendre en considération toutes les parties concernées, dont en tête, le gouvernement syrien, mais aussi ses alliés russe et iranien.
Evoquant les dernières tractations qui ont eu lieu, il a stigmatisé « la perfidie des miliciens ».
« Dans un premier temps, ils ont fait état de l’évacuation de près de 2.000 personnes, mais par la suite on a découvert que ce sont 15.000 qui sont concernés, dont 4000 miliciens et les membres de leurs familles », a-t-il enchaîné.
Selon lui, l’évacuation d’un tel nombre nécessite nécessairement une action sur le plan international, et à la lumière aussi des évolutions sur le terrain et humanitaires dans les autres régions.
« Il faut se rappeler que la Syrie et ses alliés ont un grand nombre de gens kidnappés et de prisonniers ainsi que des cadavres de martyrs chez les miliciens. Sans oublier le siège imposé par les rebelles contre les deux régions Kfarya et Fouaa. Ce qui nécessite des négociations globales », a-t-il fait remarquer.
Selon l’agence Reuters, c’est l’Iran qui a réclamé que les habitants de ces deux localités loyalistes situées dans la province d’Idleb, occupée par le front al-Nosra et Cie, soient pris en compte dans les pourparlers en cours. Assiégés depuis 2013, ils ont subi ces derniers jours les foudres de Jaïsh al-Fateh au même rythme de la progression de l’armée syrienne à l’est d’Alep.
Entre temps, pas question pour l’armée syrienne de tempérer. Après une nuit des plus calmes depuis plusieurs mois, elle a directement repris la bataille, à peine les miliciens avaient profité de la trêve pour lancer une attaque. 3 civils sont tombés en martyrs dans des tirs rebelles contre des quartiers récemment libérés.
Source: Divers