Les militaires américains dont la présence a été signalée dans des régions occupées par les Kurdes syriens au nord de la Syrie ont été pris à part par la milice de l’Armée syrienne libre soutenue par la Turquie.
Dans une vidéo postée sur la Toile, cinq hommes vêtus d’habits militaires et se disant appartenir à Ahrar al-Sharkiyyat, faction de l’ASL accusent les Etats-Unis d’avoir soutenu des groupes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’ils considèrent comme «terroristes».
Pour cette raison, ils menacent de commencer à «égorger» les Américains lors des combats contre Daesh, si le Pentagone ne retire pas ses troupes de Syrie.
Selon RT, le 16 septembre, quelque 25 soldats des forces spéciales américaines avaient déjà été contraints de quitter la ville d’al-Raï, située près d’Alep, après avoir été copieusement insultés par des soldats de l’ASL. Les soldats syriens les avaient alors qualifiés de «porcs», de «croisés», de «chiens» et d’«infidèles» et chanté des slogans, tels que «A bas l’Amérique ! Porcs, dégagez ! Ils viennent en Syrie pour l’occuper !»
Au lendemain de cette démonstration hostile, le Département d’Etat a déclaré ne pas avoir l’intention de quitter la Syrie, vu que l’opposition syrienne n’est pas «unifiée».
«Il est évident qu’une telle rhétorique est inacceptable au sein de la coalition qui a été désignée pour lutter contre l’ennemi commun, Daesh. Et nous n’approuverons pas ce type de rhétorique emphatique. […] On ne peut pas parler de l’opposition comme d’un monolithe. Il y a des groupes qui sont plus modérés que les autres mais nous continuons de supporter l’opposition modérée», a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby.
Les miliciens syriens ont également exigé que les troupes américaines ne fassent plus partie de l’offensive «Bouclier de l’Euphrate», lancée par la Turquie depuis le 24 août dernier avec pour objectifs affichés de combattre Daesh et les kurdes en même temps.
Sachant que la Turquie a longtemps laissé faire à sa guise cette milice wahhabite takfiriste aux moyens sanguinaires, dont les miliciens franchissaient la frontière turque, sans être inquiétés, et dont le pétrole qu’elle extrayait du sol syrien était exporté via la Turquie.
Ankara a également affiché vouloir empêcher les Kurdes du YPG, organisés militairement dans le cadre de la milice soutenue par les Etats-Unis, les Forces démocratiques syriennes (FDS) de constituer une zone proprement kurde à la frontiere avec la Turquie. Ce qui devrait attiser les velléités séparatistes des kurdes turcs, dont le mouvement de lutte n’a pas tari depuis plus de 40 années
Plusieurs milices syriennes ont rejoint Ankara, telles que Faïlaq al-Sham, Sultan Murad, Ahrar al-Sham et Jabhat al-Shamiya.
Aux yeux des Kurdes syriens, qui habitent depuis longtemps dans cette région et qui sont soutenus par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, cette opération n’est rien d’autre qu’une «occupation», car les bombardements ont ciblé non seulement les terroristes mais aussi des villages et localités kurdes.
Ces derniers jours, le drapeau américain a été hissé dans la région de Tal Abyad, au nord de la Syrie, au moment où une source kurde a révélé la présence d’une unité américaine dans cette région.