L’attaque du samedi 17 août dernier contre le champ pétrolier al-Chiba, où se trouve plus grand stock de pétrole saoudien, constitue une évolution gravissime dans les contrattaques menées par Ansarullah contre l’Arabie saoudite.
Conduite par dix drones qui ont pu s’introduire dans l’espace aérien saoudien jusqu’à atteindre cette région orientale du royaume frontalière avec les Emirats arabes unis, sans être interceptés par les systèmes antiaériens américains déployés sur le sol du royaume, elle reflète le niveau atteint par les capacités aériennes des houthis.
« Cette opération est la deuxième du genre après celle du 9 du mois de Ramadan au cours de laquelle des drones avaient bombardé deux sites pétroliers appartenant à la société Aramco et constitue aussi la 5ème opération sur les 300 prévues contre des cibles militaires et économiques par Ansarullah comme banque de cibles à frapper en représailles à l’embargo renforcé à Sanaa », a écrit le chroniqueur pour les affaires yéménites du journal libanais al-Akhbar.
Elle fait partie « des opérations qui viseront la vache laitière de l’Arabie » en allusion au pétrole, a souligné le numéro un d’Ansarullah, Abdel Malek al-Houthi dans son discours quelques heures après l’attaque. Selon lui, elle fait preuve de grandes capacités d’autant que la cible se trouve à 1200 km du plus proche site frontalier yéménite.
« Elle constitue un ultimatum aussi bien à Riyad qu’à Abu Dhabi », a-t-il tenu à préciser.
Ces deux pays devraient le prendre réellement au sérieux. L’opération illustrant sans équivoque les limites de 5 années de guerre dévastatrice qu’ils mènent sans merci contre le Yémen et contre cette organisation en particulier. Elle n’a pu neutraliser ni la force aérienne ni balistique de cette dernière.
L’agence internationale Bloomberg est d’ailleurs de l’avis que plus de 100 champs pétroliers saoudiens, contenant quelque 275 milliards de barils de pétrole de réserves, sont désormais à la merci des frappes aériennes d’Ansarullah.
L’Arabie saoudite qui n’a pu nier l’attaque qui aurait provoqué un indendie dans une station de gaz du site en question a tenté d’internationaliser le conflit. Par la voix de son ministre de l’Energie Khaled al-Faleh qui a déclaré qu’elle « constitue une menace à l’économie mondiale ».
Un ministre du gouvernement du salut de Sanaa, cité par al-Akhbar, a pour sa part fait remarquer que ses forces n’ont pas eu recours dans ce bombardement aux missiles balistiques qui auraient causé davantage de dommage. Le message se voulant de permettre à Riyad de réviser ses calculs et de prendre la voie de la paix. Et de faire réfléchir à Abu Dhabi que son tour ne devrait plus tarder et d’en conclure qu’elle devrait accélérer son retrait de son pays, comme le lui demande Sanaa.
Source: Divers