Le chef du gouvernement yéménite Abdel Aziz Ben Habtour a accusé le Royaume-Uni d’être coupable de « crimes de guerre » au Yémen, affirmant que des bombes britanniques avaient été « larguées » sur le pays.
Les Britanniques « ont vendu des bombes à sous-munitions à l’Arabie saoudite », des armes interdites par les conventions internationales, a affirmé Abdel Aziz Ben Habtour sur la chaîne Sky News mardi soir.
« Ce n’est pas que je pense qu’ils sont coupables de crimes de guerre, c’est que j’en suis convaincu. Ils participent au bombardement du peuple yéménite (…). Ils savent que les Saoudiens vont larguer (leurs bombes) sur le Yémen », a ajouté celui qui dirige le gouvernement de salut national.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué « rechercher instamment davantage d’informations sur ces allégations ».
La Première ministre Theresa May a affirmé que le Royaume-Uni avait une politique « très stricte » en matière d’exportation d’armes et qu’il refuse récemment certaines demandes d’exportation « dont au Yémen et en Arabie saoudite », lors de la séance de questions hebdomadaires à la Chambre des Communes.
« L’intervention au Yémen est soutenue par l’Onu et s’il y a des allégations de violations du droit international humanitaire, alors nous réclamons qu’il y ait une enquête approfondie », a ajouté Mme May, tout en rappelant que l’Arabie saoudite était un allié « important » en matière de sécurité nationale.
« Les informations que nous avons de l’Arabie saoudite ont permis de sauver potentiellement des centaines de vies ici au Royaume-Uni », a-t-elle dit.
La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson avait dénoncé, sur un ton peu diplomatique, les « guerres par procuration » menées selon lui par Ryad, un allié de Londres, évoquant notamment le Yémen. Mais il s’était fait recadrer par la Première ministre.
La coalition saoudo-US mène depuis mars 2015 des frappes meutrières contre le Yémen.
Autre allié de Ryad, les Etats-Unis ont annulé une livraison d’armes à l’Arabie saoudite à cause du nombre de victimes civiles provoquées par la guerre menée par le royaume wahhabite au Yémen, a indiqué mardi à l’AFP un responsable américain ayant souhaité rester anonyme.
« Nous avons clairement indiqué que la coopération militaire américaine n’est pas un chèque en blanc », a dit ce responsable, expliquant que Washington émettait des « inquiétudes profondes et continues face aux failles dans les pratiques de ciblage de la coalition ».
Source: Agences