Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé, samedi 24 aout, le test d’un « lanceur de missiles multiple de grande dimension », a annoncé dimanche l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.
Après le test, M. Kim a déclaré que ce système « nouvellement développé » était « une grande arme », et il a exprimé sa « grande reconnaissance » envers les scientifiques qui l’ont conçue et construite, a rapporté KCNA.
L’état-major interarmes de la Corée du Sud avait pour sa part décrit samedi cet essai nord-coréen comme étant le tir de deux missiles balistiques à courte portée.
« Le test a montré que toutes les spécifications tactiques et technologiques du système ont atteint correctement les normes qui avaient été fixées », selon KCNA.
« Forces hostiles »
La Corée du Nord doit continuer à renforcer le développement d’armements « pour contrer résolument les menaces militaires et les pressions croissantes des forces hostiles », a déclaré M. Kim selon l’agence.
Le test de samedi était le dernier en date d’une série d’essais de missiles à courte portée effectués en août par la Corée du Nord pour exprimer son mécontentement devant des manoeuvres militaires conjointes menées par les forces sud-coréennes et américaines. Ces manoeuvres ont pris fin il y a un peu moins d’une semaine.
Selon Pyongyang, M. Kim a observé au cours du mois écoulé au moins deux autres tests d’armes « nouvelles ». Mais la nature et les caractéristiques de ces armements ne sont pas connues.
A Séoul, l’essai de samedi a amené la présidence sud-coréenne à convoquer une réunion du Conseil national de sécurité, le NSC.
« Les membres du NSC ont décidé de poursuivre les efforts diplomatiques auprès de la communauté internationale pour ramener la Corée du Nord à la table de négociations avec les Etats-Unis pour parvenir à l’objectif d’une dénucléarisation complète dans la péninsule coréenne », a déclaré le gouvernement sud-coréen dans un communiqué.
Impasse
Les pourparlers bilatéraux entre Washington et Pyongyang sont dans l’impasse depuis l’échec du second sommet entre le président américain Donald Trump et Kim Jong Un, à Hanoï en février.
Les deux dirigeants s’étaient de nouveau rencontrés en juin à la frontière dans la Zone démilitarisée (DMZ), qui sépare les deux Etats depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53).
La rencontre avait débouché sur la décision de relancer les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang, un peu plus d’un an après le premier sommet Trump-Kim à Singapour. Cependant ces discussions n’ont pas repris depuis.
En visite cette semaine à Séoul, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, a déclaré que les Etats-Unis étaient « prêts à entamer des discussions » dès qu’ils auraient « des nouvelles » de Pyongyang.
Mais la possibilité d’une reprise prochaine de ces pourparlers semble faible, si l’on en juge par des déclarations récentes de Pyongyang.
Le ministre des Affaires étrangères Ri Yong Ho a averti vendredi que la Corée du Nord resterait « pour longtemps la plus grande +menace+ pour les Etats-Unis ».
Et le ministre a lancé une attaque frontale contre le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, le traitant de « toxine irréductible » et se déclarant « sceptique » sur la possibilité de négocier avec lui.
« Nous sommes prêts aussi bien pour le dialogue que pour le blocage », a souligné le ministre nord-coréen.
Source: AFP