Le président libanais Michel Aoun a qualifié lundi 26 août de « déclaration de guerre » l’attaque au drone armé imputée à Israël qui a frappé la veille la banlieue sud de Beyrouth.
Le chef de l’Etat s’exprimait en recevant le coordinateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis, à qui il a assuré que son pays « se réservait le droit de se défendre ».
« Ce qui s’est passé est une déclaration de guerre qui nous donne le droit de défendre notre souveraineté, notre indépendance et notre intégrité territoriale », a souligné M. Aoun, selon un communiqué de ses services, rapporté par l’AFP.
Dimanche avant l’aube, un drone de reconnaissance est tombé dans la banlieue sud, bastion du Hezbollah, et un second a explosé dans les airs, selon l’armée libanaise. Le Hezbollah et l’armée libanaise ont pointé du doigt Israël, qui n’a pas commenté.
Le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a menacé de représailles l’entité sioniste. Chaque fois que « les drones israéliens entreront dans l’espace aérien du Liban, nous œuvrerons à les abattre », a-t-il aussi averti.
Lundi, le président Aoun a exprimé sa « crainte » de voir « les agressions d’Israël conduire à une dégradation de la situation, surtout si elles se répètent ».
« J’ai déjà répété que le Liban ne tirerait pas un seul coup de feu à la frontière, sauf en cas d’auto-défense », a insisté M. Aoun. « Ce qui s’est passé hier nous permet d’exercer ce droit ».
Samedi soir, Israël avait annoncé avoir mené des frappes en Syrie contre des forces iraniennes. M. Nasrallah avait assuré qu’un centre du Hezbollah avait été touché, reconnaissant la mort de deux de ses hommes. Il a menacé là aussi de riposte, assurant que la résistance répliquera au Liban à la mort de combattants du Hezbollah en Syrie , tués par Israël.
Des centaines de personnes ont participé lundi à leurs funérailles, organisées dans la banlieue sud de la capitale libanaise, brandissant les drapeaux jaunes du mouvement de résistance libanais.
Le dimanche 25 août, après le discours de sayed Nasrallah, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, a contacté le Premier ministre libanais Saad Hariri, pour lui souligner « la nécessité d’éviter toute escalade et de travailler avec toutes les parties concernées pour empêcher toute forme de détérioration », a rapporté l’agence de presse libanaise officielle ANI.
Selon cette dernière, Hariri a remercié Pompeo pour son appel, ajoutant que la partie libanaise déploierait tous les efforts en faveur de la retenue et pour atténuer les tensions.