Depuis le discours de Sayed Hassan Nasrallah dans lequel il a affirmé que le Hezbollah va riposter aux dernières agressions israéliennes perpétrées en Syrie et dans la banlieue sud, une seule question s’impose: quand, où et comment ces représailles vont-elles avoir lieu ?
Personne ne s’interroge si oui ou non elle va avoir lieu. La nécessite de la riposte fait l’unanimité auprès des principaux acteurs de l’Etat libanais, en l’occurrence le président, les chefs du Parlement et du cabinet ministériel, le Haut-Conseil de la Défense, chargé des plus importantes décisions sécuritaires libanaise, le commandement de l’armée libanaise, et celui des différents services de sécurité libanais.
Tous sont persuadés qu’elle est indispensable pour dissuader Israël. Faute de quoi, l’entité sioniste qui a enfreint les règles d’engagement va réitérer ses attaques quand bon lui semble.
Le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem a confirmé l’imminence de la décision annoncée par sayed Nasrallah, assurant que le Hezbollah ne peut en aucun cas considérer ce qui s’est passé comme une affaire passagère.
Interrogé par la chaine de télévision russe RT, il a indiqué que « la riposte sera surprenante et appropriée », refusant d’accorder davantage de détails.
Mêmes les différents protagonistes occidentaux en mission au Liban, se sont finalement voués à l’évidence que la décision est définitive, admettant que leurs efforts pour l’empêcher ne peuvent porter de fruits.
Pourtant, les Américains avaient tenté de minimiser l’importance des deux évènements et se sont engagés à imposer à Israël de revenir aux règles d’engagement.
Les Français quant à eux ont été informés que la décision de la Résistance vise avant tout à rétablir le respect des règles d’engagement pour empêcher l’ennemi d’avoir une marge de manœuvre et qu’elle n’a pas l’intention d’aller en guerre.
Or, il en découle des contacts internationaux avec Beyrouth que c’est le timing de cette riposte qui préoccupe les dirigeants israéliens.
« Que cette riposte ait lieu et qu’on en finisse de ce chapitre » est le résumé de la position israélienne officielle, indique le journal libanais al-Akhbar. Tel Aviv voudrait surtout en finir avec l’état d’alerte décrété depuis le discours de S. Nasrallah, tout au long de la frontière avec la Liban. Tous les protagonistes israéliens concernés, militaires, politiques et médiatiques sont sur le qui-vive. Pour le troisième jour consécutif les soldats et les colons israéliens ne sont pas visibles depuis le Liban.
Grand stratège et tacticien qu’il est, le SG du Hezbollah semble vouloir se veut jouer sur cette source d’inquiétude. Lors d’une récente rencontre dont certains propos ont été dument exfiltrés aux médias libanais, il a dit aux organisateurs des cérémonies d’Achoura « qu’ils peuvent dormir en toute tranquillité, la riposte n’aura pas lieu aujourd’hui ».
Il a aussi rappelé : « lors de la frappe de Quneitra, l’ambiance était embrasée du fait qu’il y avait 6 martyrs et nous avons attendu 10 jours. Nous ne sommes pas pressés et que les Israéliens restent en état d’alerte ».
Il faisait allusion à l’assassinat de 6 combattants du Hezbollah en 2015 dans la province de Deraa dans le sud syrien. La riposte du Hezbollah s’en est suivi dix jours plus tard contre une patrouille israélienne depuis le sud Liban.
Sayed Nasrallah a aussi donné des précisions sur son avertissement qu’il avait lancé d’abattre les drones israéliens dans le ciel libanais.
« Hezbollah ne s’est pas engagé à abattre tous les appareils. C’est la Résistance qui devra évaluer quand où frapper. Elle pourrait abattre seulement quelques-uns d’entre eux, pour limiter le champ de reconnaissance israélien », a-t-il précisé.
Et sayed Nasrallah de conclure : « au cas où nous avons un armement de qualité, nous n’allons pas le consommer avec les drones ».
Il faisait sans doute allusion au système anti aérien, un armement qui bouleverserait l’équilibre des forces s’il se trouvait entre les mains du Hezbollah. D’aucuns analystes croient deviner que l’envoi des drones israéliens au cœur de la banlieue sud visait essentiellement à vérifier si la Résistance se l’est acquis. Surtout qu’il a été question dans la semaine dernière que l’Iran a fabriqué son propre S-300, le Bavar 373.
Dans ses calculs, le Hezbollah pourrait soumettre le choix du timing de sa riposte à l’échéance électorale qui devrait avoir lieu en Israël, le mois de septembre prochain. S. Nasrallah n’ayant pas manqué dans son discours de dimanche de faire remarquer au public israélien que Benjamin Netanyahu jouait avec leur sang. Dans ce cas, il s’agirait de faire retourner la magie contre le magicien. Une tactique dans laquelle il a toujours exceller.
Source: Divers