La France, qui se disait être prête à lancer l’INSTEX pour sauver l’accord de 2015 des griffes des États-Unis et de leurs sanctions, est revenue sur ses engagements en annonçant le mercredi 4 septembre avoir lié ce mécanisme à la signature par l’Iran du GAFI, Groupe d’action financière.
Ce mécanisme traite invariablement tout groupe à tendance anti-américaine et anti-israélienne de terroristes.
Selon le site francophone de la télévision iranienne Press TV, à Téhéran, on est loin d’être surpris, le binôme Paris-Washington étant bien connu pour ses coups de la dernière minute.
Mercredi tard dans la soirée, le président iranien a annoncé le passage à la troisième étape de réduction des engagements nucléaires iraniens dès le vendredi 6 septembre.
Interrogé par Press TV, le journaliste français Richard Labévière a affirmé que dès lors Paris a pris à son compte les exigences américaines, la médiation française n’était plus satisfaisante.
Elle aurait dû selon lui commencer par les Etats-Unis qui ont déchiré un accord de 15 années de négociation en essayant de convaincre les faucons qui veulent un changement de régime en Iran.
« La position française est liée à toute l’ambiguïté occidentale sinon européenne,…, n’ayant pas de position autonome et détachée des Etats-Unis », a-t-il analysé.
Estimant que la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne auraient très bien pu prendre une position plus ferme en créant un mécanisme de paiement hors du dollar pour contourner les sanctions américaines, M. Labévière a détaillé pour Press TV les raisons pour lesquelles ces pays manquent de volonté pour le faire.
« Un pays comme la France et même l’Allemagne dépendent souverainement des obligations financières des banques américaines pour leur dette et du marché américain pour leurs exportations », a-t-il expliqué.
Et de conclure : « quelque soient les déclarations de M. Macron, la marge de manœuvre est extrêmement réduite. Le seul intérêt de cette négociation française est de voir jusqu’où elle peut aller pour se différencier de la condition américaine qui est sur le plan international un véritable scandale. Ce que les Européens auraient dû expliquer plus clairement aux Américains ».