Le secrétaire général du Hezbollah libanais Sayed Hassan Nasrallah a affirmé le soir de l’Achoura (9 septembre 2019) que le Liban fait désormais clairement partie d’une confrontation militaire régionale si celle ci venait à être déclenchée par Israël et les États-Unis.
Quelques jours plutôt il a tenu sa promesse et il a fait abattre « de bonne heure » le premier avion israélien survolant l’espace aérien libanais. Que cherche l’axe de la Résistance?
Le rédacteur en chef du journal Rai Al-Youm, Abdel Bari Atwan tente y apporter les éléments d’une réponse : « Moins d’une semaine après le tir au triple Kornet contre un véhicule blindé israélien à Avivim par les combattants du Hezbollah qui opéraient en territoires occupés palestiniens, on peut brosser un tableau clair de la phase suivante. »
La Résistance a annoncé, lundi 9septembre, avoir capturé un drone israélien qui avait pénétré l’espace aérien libanais, une première dans l’histoire du Liban. Le même jour, Israël a fait état des tirs de missiles en provenance du sud de Damas contre les positions de l’armée israélienne. Quelques heures plus tôt des frappes avaient visé un site en construction des forces irakiennes Hachd Chaabi, près d’Abou Kamal à la frontière syrienne avec l’Irak.
Mais que comprendre de ce triple événement?
Premièrement, le Hezbollah dispose de capacités de défenses antimissiles précises et capables d’abattre ce type d’aéronefs et peut-être même d’autres modèles. Il est fort possible que la Résistance puisse abattre des drones plus sophistiqués comme le drone d’espionnage américain Global Hawk abattu par l’Iran à une altitude de 56 000 de la terre. Mais ce n’est pas tout : l’interception de drones israéliens n’est plus un tabou. Le Hezbollah en a capturé deux. C’est un trésor d’informations sur la manière dont ces drones sont fabriqués et minés, et sur le travail de leurs dispositifs de reconnaissance. Il se peut même que ces informations et technologies puissent être utilisées à l’effet de développer les industries militaires.
Et Rai Al-Youm de poursuivre : Nous ne croyons pas que ce drone israélien, qui a été abattu par les défenses anti-aériennes avancées du Hezbollah, sera le dernier, et que la région pourrait être le théâtre d’une guerre de drones entre les deux côtés de la frontière dans un avenir très proche. Mais cette complexe bataille n’en restera sans doute pas là: la nouvelle stratégie de la Résistance bien redoutable vise l’interdiction de l’espace aérien libanais aux aéronefs et drones israéliens et par conséquent l’impossibilité pour les israéliens d’attaquer la Syrie depuis l’Ouest.
Ce qui explique d’ailleurs le déploiement de bases de drones d’attaque au nord syrien à partir des quelles les Israéliens avec l’appui logistique US tentent de rompre le continuum stratégique entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban.
Dans ce cadre certains analystes n’écartent pas la stratégie suivante: interdire l’accès au Liban à l’aviation sioniste simultanément au renforcement de la défense aérienne de la Syrie occidentale. Dans ce cas, Israël n’aura d’autre choix que de contourner le front Nord (ciel libanais) devenu quasiment ingérable en se portant à l’est de l’Euphrate, qui est elle aussi une zone à risque située entre Deir ez-Zor (Syrie) et al-Anbar (Irak) et où la Résistance l’attend de pied ferme…
Certaines sources soulignent le possible déploiement des batteries de missiles dans la zone si ce n’est pas encore le cas.
Source: Avec PressTV