Selon une enquête de FrenchArms, projet initié par le média néerlandais Lighthouse Reports et soutenu par Médiapart, des véhicules blindés légers français Sherpa et MIDS, fabriqués par Arquus équipent les forces égyptiennes présentes dans le Nord-Sinaï, rapporte l’agence russe Sputnik.
Ils ont été utilisés lors de la campagne antiterroriste Comprehensive Operation, laquelle a impliqué 35.000 soldats et a été lancée dans le Nord-Sinaï en février 2018.
«Cette opération s’est pratiquement déroulée à huis clos. L’armée égyptienne a coupé le téléphone et l’Internet et a interdit aux ONG et aux journalistes d’accéder à la région», indique la rédaction tout en soulignant que la France «n’a apparemment demandé à l’Égypte aucune restriction dans l’usage des Sherpa».
Selon Médiapart, cité par sputnik, la France livre ces armements tout en sachant que les troupes opérant au Sinaï recourent à des pratiques illégales, dont des disparitions forcées, des tortures, des exécutions extrajudiciaires, ainsi que des attaques et des bombardements aériens contre des civils. Ces exactions ayant été révélées dans un récent rapport de l’ONG Human Rights Watch.
Toujours selon Médiapart, ce n’est pas la première fois que les véhicules militaires français vendus à l’Égypte se retrouvent au cœur d’une polémique. Un rapport d’Amnesty International avait révélé en 2013 que les blindés MIDS et Sherpa étaient en service dans les unités de la police qui avaient violemment réprimé la population après le coup d’État de cette année, notamment lors de la dispersion sanglante de manifestants qui a fait près de 1.000 victimes.