Les pays membres du Traité interaméricain d’assistance réciproque (TIAR) ont accédé, le lundi 23 septembre, à la demande des Etats-Unis d’activer ce pacte régional pour « agir collectivement » face à la crise au Venezuela, a annoncé le ministre colombien des Affaires étrangères Carlos Holmes.
Une résolution en ce sens a été adoptée par seize voix pour, une contre (l’Uruguay) et une abstention (Trinité-et-Tobago) lors d’une réunion ministérielle en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Il s’agit d’une nouvelle étape dans le bras de fer entre le président vénézuélien Nicolas Maduro et le chef de l’opposition Juan Guaido, reconnu président par intérim par plus de 50 pays menés par les Etats-Unis, décidés à pousser le dirigeant socialiste à quitter le pouvoir.
Selon le ministre colombien, ce traité va permettre aux pays membres d' »identifier et sanctionner les personnes et entités du pouvoir de Nicolas Maduro impliquées dans des réseaux criminels ».
Le traité réunit l’Argentine, les Bahamas, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, les Etats-Unis, le Guatemala, Haïti, le Honduras, Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine, le Salvador, Trinité-et-Tobago, l’Uruguay et le Venezuela.
Cuba ne participe pas à ce mécanisme sans jamais s’en être formellement retiré, et était donc absent lors de la réunion de lundi.
Le Venezuela était lui représenté par des membres du camp Guaido, la réunion ayant été convoquée par l’Organisation des Etats américains, qui reconnaît l’opposant comme président par intérim.
Selon un haut responsable américain, le TIAR est un mécanisme très utile pour accroître la pression économique et diplomatique sur Caracas. Washington, qui a multiplié les sanctions contre le Venezuela, aimerait voir davantage de pays suivre son exemple.
« Un grand nombre de pays du continent américain n’ont pas vraiment de bases juridiques dans leur législation pour imposer ce genre de sanctions », a-t-il expliqué.
Les Etats-Unis avaient invoqué mi-septembre ce traité en réponse à des « mouvements belliqueux de l’armée vénézuélienne ».
Maduro se rend en visite en Russie
Entre-temps, Nicolas Maduro, a annoncé lundi qu’il se rendait « ce soir » en visite en Russie pour y rencontrer notamment son « ami » Vladimir Poutine.
« D’ici quelques heures, ce soir, j’embarque pour la Fédération de Russie pour une visite officielle où je m’entretiendrai avec notre ami, le camarade président Vladimir Poutine », a déclaré Nicolas Maduro lors d’une allocution télévisée, sans préciser combien de temps sa visite allait durer.
Aux prises avec la pire crise économique de l’histoire récente de son pays, Nicolas Maduro a affirmé qu’il verrait les dirigeants d' »importantes sociétés russes ».
Le Kremlin avait annoncé cette visite la semaine dernière sans donner de date.
La dernière visite en Russie de Nicolas Maduro remonte à décembre dernier et il avait été reçu à Moscou par Vladimir Poutine.
Source: Avec AFP