Le président des Philippines Rodrigo Duterte a menacé samedi de dénoncer un important traité de défense avec les États-Unis, en réponse à la non-reconduction d’un programme d’aide américain, elle-même liée à des inquiétudes quant au respect de l’Etat de droit dans son pays.
«Au revoir l’Amérique !», a lancé M. Duterte. Et d’ajouter : nous n’avons pas besoin de votre argent. La Chine a dit qu’elle va nous donner beaucoup d’argent…la politique au sud-est d’Asie change, a-t-il ajouté, rapporte Reuters.
«Je ne suis pas enclin à davantage rester à vos (les États-Unis) côtés», s’est encore exclamé le chef de l’Etat pendant une conférence de presse à Davao, une grande ville du sud des Philippines dont il a été le maire, après avoir évoqué l’éventuelle annulation d’un accord de 1998 qui fixe le cadre légal de la présence de militaires américains dans cet archipel.
Il a toutefois dit espérer que les relations avec Washington s’amélioreraient quand Donald Trump prendrait ses fonctions au début de l’année prochaine. «Je vais juste attendre qu’Obama disparaisse», a-t-il déclaré, selon l’AFP.
Le Millennium Challenge Corporation (MCC), un organisme gouvernemental américain qui veut promouvoir la croissance économique et réduire la pauvreté, a annoncé cette semaine n’avoir pas sélectionné les Philippines pour un nouveau programme d’aide, avec des centaines de millions de dollars à la clé.
Washington s’est en effet dit préoccupé par la situation dans ce pays où Rodrigo Duterte vient d’affirmer qu’il avait personnellement tué des délinquants liés à la drogue.
Il s’agit d’une des réactions les plus fermes des Etats-Unis à la guerre contre la drogue déclenchée par le président philippin et qui a fait plus de 5 000 morts en moins de six mois.
Les critiques contre ces opérations, ayant en particulier émané du président Barack Obama, ont mis à rude épreuve les relations entre Manille et Washington, des alliés de longue date.
Rodrigo Duterte a répété vendredi, devant ses compatriotes installés à Singapour, qu’il avait lui-même tué des «criminels» et que la lutte contre le trafic de drogue telle qu’il l’a engagée se poursuivrait. «(..) je vais vraiment tuer ces idiots», s’est-il emporté.
«Ma campagne contre la drogue ne va pas se terminer avant la fin de mon mandat, dans six ans à partir de maintenant, quand chaque revendeur de drogue aura été tué», a conclu M. Duterte, à la tête des Philippines depuis juin.
Source: Divers