Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a promis, le jeudi 3 octobre, que Cuba pourrait « toujours compter sur le soutien de la Russie », lors d’une visite sur l’île, confrontée à des pénuries de carburant liées aux sanctions américaines.
« Cuba est un partenaire économique important de la Russie en Amérique latine », a-t-il assuré, réaffirmant le soutien de Moscou à ce pays qui a vécu dans le giron soviétique pendant trois décennies, jusqu’au début des années 1990.
« Avec le président Miguel Diaz-Canel, nous avons décidé de renforcer notre coopération stratégique », a-t-il ajouté, dévoilant une série d’accords dans la coopération scientifique, les douanes, la médecine nucléaire ou encore le secteur ferroviaire.
« Blocus énergétique »
De son côté, le président Diaz-Canel a annoncé qu’il irait à Moscou à la fin du mois pour y rencontrer son homologue Vladimir Poutine.
Il a reçu M. Medvedev et ensemble « ils ont souligné l’état excellent des liens bilatéraux et historiques qui unissent les deux peuples et gouvernements », a tweeté le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.
Cette visite survient à un moment critique pour le pays, confronté à de graves pénuries d’essence après les sanctions de Washington contre des navires transportant du pétrole du Venezuela, principal fournisseur de brut de Cuba: un véritable « blocus énergétique », a dénoncé Dmitri Medvedev.
Les Etats-Unis, qui appliquent un embargo contre l’île depuis 1962, accusent La Havane de soutenir militairement le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro.
« Porte d’entrée »
Ces derniers mois, Moscou, troisième partenaire commercial de Cuba derrière l’Union européenne et la Chine, lui a octroyé un prêt de 40 millions de dollars pour moderniser son industrie militaire, annoncé un plan d’investissement d’un milliard d’ici 2030 pour rénover les voies ferroviaires cubaines et noué des accords dans le nucléaire civil et la cybersécurité.
Son objectif ? « Irriter les Etats-Unis » en courtisant une île à moins de 200 kilomètres de leurs côtes, assure Ric Herrero, directeur du Groupe d’études sur Cuba, qui réunit des Cubano-Américains prônant l’ouverture économique et politique entre Washington et La Havane.
« Historiquement, Cuba a été la porte d’entrée de la Russie dans la région », rappelle l’analyste Arturo Lopez-Levy.
Quant à la Chine, elle vient d’effectuer un don de 100 millions de dollars à Cuba, après lui avoir vendu, pour 150 millions, 240 wagons de trains. Et elle « sait utiliser la dépendance économique d’autres pays envers elle comme outil politique », explique Ric Herrero.
Pour Ric Herrero, Washington commet une erreur en sanctionnant La Havane : « Non seulement notre politique actuelle isole les Etats-Unis par rapport à Cuba, mais cela pousse aussi les dirigeants cubains dans les bras de nos adversaires, c’est complètement contre-productif ».
Source: Avec AFP