Alors que des millions de pèlerins iraniens traversent en ce moment même les frontières irano-irakiennes, longues de 1458 kilomètres, via 4 points de passage frontaliers, et ce à l’approche des célébrations de l’Arbaïn (40ème jour du martyr de l’imam Hossein), les Etats-Unis d’Amérique qui ne comprennent rien aux valeurs des grands peuples du Moyen-Orient font la mouche du coche.
Surfant sur la vague du mécontentement des jeunes irakiens face à une situation économique qui ne s’améliore pas et en grande partie à cause du système mis en place dès 2003 par l’occupant US, les Américains tentent de ternir la plus grande marche religieuse au monde et à travers cela, les liens indéfectibles de deux peuples que même 8 ans de guerre imposée par l’Occident n’ont guère affaiblis.
Dans sa première réaction aux violences de ces derniers jours à Bagdad, et dans plusieurs autres villes irakiennes, le Leader de la Révolution islamique a réagi en soulignant cette » indéfectibilité », « cette unité immuable » qui unit les deux nations iranienne et irakienne, autour de l’Imam Hussein, figure éternelle de la lutte contre l’injustice et l’oppression.
« Les nations iranienne et irakienne sont liées par les cœurs et les âmes, par la foi en Dieu et l’amour pour l’Imam Hussein (AS) et la sainte famille du Prophète; et ce lien se renforcera de jour en jour. Les ennemis cherchent à semer la discorde mais ils ont échoué et leur complot ne sera jamais efficace », lit-on sur le compte Twitter du bureau de la sauvegarde et de la propagation des œuvres de l’Ayatollah Ali Khamenei, reprenant les propos du Leader de la Révolution islamique.
Pour bon nombre d’analystes qui ont suivi les événements de ces derniers jours en Irak, une question ne cessait de se poser: pourquoi les violences ont-elles touché les seules régions chiites?
Il s’agissait pour les Américains de jeter entre autre de l’ombre sur ce méga rassemblement qu’est l’Arbaïn. Peine perdue. Des millions de pèlerins d’Irak, de Pakistan, d’Iran, d’Afghanistan, d’Inde, d’Asie centrale, et du monde entier se préparent à se réunir dans les villes saintes irakiennes de Najaf et de Kerbala (mausolée de l’imam Hussein) et de Samara pour participer aux cérémonies de l’Arbaïn, alors que les Hachd al-Chaabi assurent leur protection, ce qui veut dire que des milliers de soldats de l’armée irakienne, une première depuis l’occupation de l’Irak, rétablissent l’ordre et la sécurité à travers tout le pays , sous le nez et la barbe des Américains.
Dimanche 6 octobre, l’amiral Habibollah Sayyari, coordinateur de l’armée iranienne faisait également état du déploiement des forces commandos de l’armée iranienne sur les quatre points de passage frontalier où ces derniers travaillent en étroite coopération avec les forces armées irakiennes pour assurer la sécurité des pèlerins.
« Des corridors aériens ont été ouverts entre les deux Etats et les drones de reconnaissance surveillent 24 heures sur 24 le transit des pèlerins.
Des milliers de stations « irakiennes » ont été dressés tout le long du chemin qui sépare la province iranienne de Kermanshah de Kerbala pour accueillir les fidèles se rendant à pied, a affirmé le général.
C’est dans ce contexte que les Américains ont tenté une première entreprise d’endiguement mais le succès n’a pas été au rendez-vous. Le président irakien tout comme le Premier ministre ont ordonné l’arrestation des « snipers » qui ont tiré sur la foule des manifestants et des forces de l’ordre pour « fabriquer des morts » et plonger l’Irak dans le chaos et couper court à la marche de l’Arbaïn, la plus grande démonstration anti-impérialiste de la Résistance.
Ce n’est pas sans raison que les fauteurs de trouble ont même tenté un projet d’élimination physique contre le grand Ayatollah Sistani. Une cellule de trois individus a été démantelée jeudi dernier à Najaf non loin du domicile de Sistani, l’homme dont la fatwa a créé au plus fort de l’invasion de Daech la première force armée nationale du pays, les Hachd al-Chaabi.
Juste avant ces événements, le Leader de la Révolution islamique avait reçu en audience, le mercredi 18 septembre, des organisateurs des cérémonies de l’Arbaïn, audience au cours de laquelle il a rendu hommage à l’inégalable personnalité de l’imam Hussein qui a su réunir à travers les siècles, des générations entières de musulmans. Mais ceci, les Américains ne le comprennent pas :
« L’imam Hussein n’appartient pas seulement aux chiites. C’est une figure qui appartient aux chiites, aux sunnites et à l’humanité entière. Et c’est la raison pour laquelle la marche de l’Arbaïn mobilise un si grand nombre de non-musulmans. Alors que nos ennemis ont à leur disposition tous les leviers médiatiques, cette grande marche fait parler d’elle-même ; comme pour dire que la justice incarnée par l’imam Hussein finira toujours par l’emporter. »
En 2018, environ 1,8 million d’Iraniens ont effectué la marche d’Arbaïn, selon des chiffres officiels.
Des mains maléfiques derrière les violences
Les porte-parole du ministère irakien de la Défense, de l’Intérieur, de la Santé et du commandement des opérations conjointes ont assisté à une conférence de presse dimanche soir, le 6 octobre, à Bagdad, pour faire la lumière sur « les circonstances des troubles » qui ont émaillé les manifestations pacifiques du peuple.
« Il y a des mains malfaisantes derrière les tirs à balles réelles lors des récentes manifestations », a insisté le porte-parole du ministère irakien de la Défense.
« Il n’y avait aucun heurt entre les manifestants et les forces de sécurité lors des manifestations de vendredi 4 octobre, et aucune force de sécurité n’a tiré directement sur les manifestants », a-t-il encore précisé.
Ces derniers jours, alors que les troubles s’étendaient dans plusieurs villes irakiennes, des vidéos montrant des hommes armés non identifiés visant les forces de sécurité et les manifestants ont été diffusés sur la Toile. À la suite des tirs à balles réelles, un certain nombre de personnes ont été tuées, dont des membres des forces de sécurité et de la police.
Toujours lors de cette conférence de presse, le porte-parole du ministère irakien de la Défense, le général Tahsin al-Khafaji, a déclaré que le nombre de morts est passé à 104. Selon lui, huit des morts étaient des forces de sécurité. 6 107 personnes ont été également blessées lors des affrontements.
Concernant les auteurs des tirs, le porte-parole a déclaré que les enquêtes se poursuivaient pour identifier les vrais responsables des fusillades meurtrières. Les bureaux de plusieurs partis politiques et de chaines d’information ont également été visés ces derniers jours, a-t-il indiqué.
Une source de sécurité de haut rang a confié à la chaîne Alsumaria TV que la situation était revenue à la normale à Bagdad et qu’elle s’était même stabilisée. Il est utile de rappeler que le Premier ministre irakien avait ordonné une levée du couvre-feu dans la capitale à partir de cinq heures du matin, samedi.
Le président du Parlement irakien Mohamed al-Halbousi, après avoir rencontré les représentants des protestataires dans le bâtiment de l’Assemblée, avait quant à lui fait part d’une série de mesures pour améliorer le quotidien des Irakiens.
Sources: PressTV + Agences