Les forces américaines ont commencé lundi à se retirer de zones aux abords de la frontière turque dans le nord de la Syrie, selon des sources kurdes et une ONG, ouvrant la voie à l’offensive militaire promise par Ankara contre les milices kurdes.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), milice à majorité kurde , ont indiqué dans un communiqué que les « forces américaines se retirent des zones frontalières avec la Turquie » tandis que l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a confirmé un retrait des forces américaines de positions clés à Ras al-Aïn et Tal Abyad. Cette organisation a indiqué que les forces kurdes ont creusé tranchées et tunnels en préparation d’une offensive turque dans les zones de Ras al-Aïn, Tal Abyad et Kobané.
Les Etats-Unis ont annoncé dimanche soir que la Turquie mènerait « bientôt » une incursion militaire « prévue de longue date dans le nord de la Syrie » et que les troupes américaines stationnées dans le pays quitteraient la zone.
Les FDS ont averti qu’une telle opération militaire turque entraînerait une résurgence majeure du groupe jihadiste takfiriste Daech (EI), et annulerait « des années de combats fructueux » contre les jihadistes.
Les chefs de l’EI encore en vie pourraient sortir de leur cachette, selon les FDS, pour qui une opération turque menacerait aussi les prisons et les camps qu’elles gèrent et qui abritent de nombreux jihadistes et leurs familles.
Les FDS, soutenus par la coalition internationale antijihadiste menée par Washington, ont combattu des années durant l’EI et ont reconquis en mars dernier son ultime bastion en Syrie, à Baghouz.
« Les forces américaines ne vont pas soutenir ou être impliquées dans l’opération et les forces américaines, qui ont vaincu le +califat+ territorial de l’EI ne seront plus à proximité immédiate », a précisé la Maison Blanche dimanche soir.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi que la Turquie arrivait à bout de sa patience vis-à-vis des Etats-Unis au sujet de la création d’une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie. Et il avait menacé d’une opération militaire imminente.
Ce lundi , le ministre des Affaires étrangères turc a assuré que son pays est déterminée à « nettoyer » le nord de la Syrie des « terroristes » qui menacent sa sécurité
« Depuis le début de la guerre en Syrie, nous avons soutenu l’intégrité territoriale de la Syrie et nous continuerons de le faire. Nous sommes déterminés à protéger notre (…) sécurité en nettoyant cette région des terroristes », a déclaré Mevlüt Cavusoglu sur Twitter.
Cette zone tampon doit être créée entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS.
Ankara considère cette milice comme une organisation « terroriste » et voit d’un mauvais œil le projet d’autonomie à sa frontière, par crainte qu’un noyau d’Etat kurde ne galvanise les velléités séparatistes sur son propre sol.
Deux précédentes offensives turques ont été menées en 2016 et 2018 dans le nord syrien, la première en 2016 visait l’EI et la deuxième, en 2018, les YPG.
Source: Avec AFP