L’Iran a-t-il de quoi repousser les F-35? Cette question, ce n’est pas un site d’analyse iranien qui se la pose, mais bien The National Interest. Selon ce magazine, il ne faut guère prendre à la légère les F5 iraniens. Le magazine n’a pas peut-être tort; Le 4 avril 1981, en pleine guerre Irak-Iran, les F5 iraniens, une dizaine ont mené l’une des opérations les plus compliquées de l’histoire de l’aviation de guerre : ils ont bombardé la base aérienne Al Walid d’Irak sur la frontière avec la Jordanie et pulvérisé plus de 48 avions de combat de Saddam (MiG, Toupolev, Sukhoi).
Un trajet de 3500 kilomètre et 4 ravitaillements en vol, les F-5 iraniens ont d’abord franchi la frontière irako-turque pour pénétrer le ciel de l’Irak depuis la Syrie voisine. Cette opération est connue sous le nom d’opération H.
C’est sans doute en se référant à ce genre d’exploits que The National Interest revient sur les capacités de l’Armée de l’air iranienne, dans un article daté du samedi 5 octobre où il affirme qu’en cas d’affrontement, « les chasseurs iraniens F-5 Tiger représenteront une menace très sérieuse pour les chasseurs F-35 de l’armée américaine, fraîchement déployés dans la région ».
« Avec leurs F-4, F-5 et F-14 vieux de quatre décennies, les Iraniens pourraient sembler n’avoir une chance face à l’US Air Force qui emploient l’avion de combat le plus avancé au monde, F-35. Mais l’histoire et les tests récents montrent comment les pilotes iraniens en commande de vieux avions pourraient vaincre les Américains qui pilotent eux des avions dernier cri », a reconnu The National Interest.
En 2015, des sources militaires américaines proches du projet de test du F-35 ont publié un rapport officiel expliquant les limites de ce chasseur furtif de la 5e génération lors des manœuvres air-air en compagnie des F-16.
« Le F-35 avait un désavantage énergétique distinct», a écrit un pilote d’essai non identifié du F-35 dans un mémoire de cinq pages, mais, ajoute-t-il, son « taux de pitch est insuffisant » et son « déficit énergétique du bandit augmenterait avec le temps. ». Et bien les plaintes concernant les F-35 ont continué : « Les qualités de vol dans la région combinée (20 à 26 degrés [angle d’attaque]) n’étaient ni intuitives ni favorables», écrit le pilote, ajoutant qu’il n’était pas utile pour un pilote de F-35 de se lancer dans une bataille serrée et tournante avec un pilote ennemi. »
Toujours d’après le magazine américain, les révélations du pilote soulignent ce que de nombreux observateurs soupçonnaient depuis longtemps au sujet du F-35 : « Alors que ses qualités d’évitement radar et ses capteurs haut de gamme pourraient lui permettre d’acquérir une position favorable pour les tirs de missiles à longue portée, le F-35 excelle à peine ».
D’après la revue américaine, cela fait des années que l’Iran travaille à améliorer les chasseurs F-5 : « Avec quelques modifications, les F-5 deviennent un avion très menaçant. Les dernières mises à niveau iranienne ( avion Kowsar, NDLR) comprennent un radar à balayage électronique, un bon équipement d’avertissement radar, des balles et des feux, un module de brouillage et un système de repérage monté sur le casque pour les missiles à haute visibilité infrarouge. »
L’article poursuit ensuite qu’un F-5 Tiger, après avoir reçu les mises à niveau appropriées peut constituer une menace sérieuse pour les Super Hornets et les F-35. « Le F-5, malgré son âge, possède l’agilité nécessaire pour prendre l’avantage sur un F-35. L’Iran a effectivement modernisé sa flotte de F-5, bien que les modifications n’incluent probablement pas les derniers capteurs et viseurs de casque », ajoute le magazine.
Cette reconnaissance des faiblesses du F-35 par un magazine américain intervient alors qu’une société allemande spécialisée dans la production de radars a défié il y a quelques jours la furtivité de ses chasseurs déclarant que l’an dernier elle avait détecté deux F-35 par la nouvelle génération de ses radars passifs à une distance de 150 km.
Source: PressTV