Le président turc Recep Tayyip Erdogan a catégoriquement écarté une proposition américaine d’intervenir pour un cessez-le-feu dans le nord de la Syrie, mardi 15 octobre dans des déclarations au quotidien Hurriyet.
Il a également dit que l’entrée de l’armée syrienne dans Minbej ne représentait pas un développement « très négatif » pour son pays tant que la région est vidée de combattants kurdes syriens.
« Pour moi, l’entrée du régime dans Minbej n’est pas un (développement) très, très négatif. Pourquoi ? Parce que c’est leur territoire ».
Erdogan a réitéré son refus des demandes des dirigeants américains. « Ils nous disent de +déclarer un cessez-le-feu+.
Nous ne pourrons jamais déclarer un cessez-le-feu » tant que la Turquie n’aura pas chassé « l’organisation terroriste » de la frontière, a-t-il déclaré à des journalistes dans l’avion qui le ramenait d’Azerbaïdjan.
« Ils exercent des pressions sur nous pour que nous arrêtions l’opération. Nous avons un objectif clair. Nous ne sommes pas préoccupés par les sanctions », a encore dit M. Erdogan, six jours après que la Turquie a lancé son offensive pour éloigner de sa frontière les Kurdes de la milice des Unités de protection du peuple (YPG).
Le vice-président américain Mike Pence rencontrera M. Erdogan le jeudi 17 octobre avec l’objectif affiché d’obtenir un « cessez-le-feu immédiat » dans le nord de la Syrie.
Pence sera accompagné en Turquie de Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, Robert O’Brien, conseiller à la sécurité nationale, et James Jeffrey, émissaire américain pour la Syrie, a précisé la Maison Blanche.
Le vice-président « réaffirmera l’engagement de M. Trump à maintenir les sanctions économiques punitives visant la Turquie tant qu’une solution n’aura pas été trouvée », a indiqué l’exécutif américain.
« Nous demandons un cessez-le-feu », a martelé M. Trump qui avait appelé lundi, lors d’un échange téléphonique, M. Erdogan à mettre fin à son offensive militaire en Syrie.
Les forces du régime de Bachar al-Assad ont commencé à se déployer mardi dans certains secteurs du nord de la Syrie qui échappaient à leur contrôle, à la faveur d’un accord conclu avec les autorités kurdes visant à contenir l’offensive turque.
Bien que considérées comme « terroristes » par Ankara, les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) sont des alliées de l’Occident, notamment les Etats Unis.
Poutine a invité Erdogan en Russie
Entre-temps, le président russe Vladimir Poutine a discuté au téléphone du conflit syrien avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et l’a invité en Russie « dans les prochains jours », a annoncé le Kremlin mardi soir.
« Vladimir Poutine a invité Recep Tayyip Erdogan pour une visite de travail dans les prochains jours. L’invitation a été acceptée », a annoncé le Kremlin dans un communiqué, qui ajoute que les deux leaders ont souligné « la nécessité de prévenir un conflit entre les unités turques et syriennes » dans le nord de la Syrie.
Source: Avec AFP