Le vice-Président américain Mike Pence et le Président turc Recep Tayyip Erdogan sont parvenus, le jeudi 17 octobre, à un accord pour un cessez-le-feu dans le nord de la Syrie, au terme duquel les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) devront s’être retirés, a annoncé Pence.
Un accord a été trouvé entre le Président turc et le vice-Président américain pour un cessez-le-feu en Syrie, a déclaré Mike Pence le 17 octobre lors d’une conférence de presse après son entretien avec Erdogan à Ankara.
Selon Pence, la Turquie va suspendre son opération dans le nord-est de la Syrie pendant cinq jours et y mettra fin après un retrait des forces kurdes du secteur au terme du délai.
L’offensive turque «s’arrêtera complètement lorsque le retrait sera terminé» durant cette période de suspension, a déclaré M.Pence à la presse.
L’accord prévoit également que la Turquie s’abstienne de toute opération militaire dans la ville syrienne de Kobané.
Ligne de démarcation, sanctions supplémentaires
Pence a aussi déclaré que la ligne de démarcation, au-delà de laquelle les Kurdes devraient se retirer, va passer à environ 30 kilomètres au sud de la frontière turco-syrienne. Washington a dit avoir reçu les garanties de la part des YPG sur leur retrait organisé de la frontière avec la Turquie.
En outre, selon le vice-Président américain, les États-Unis n’entendent pas mener d’activités militaires ni introduire de sanctions supplémentaires à l’encontre de la Turquie. D’après Pence, Donald Trump est prêt à annuler les restrictions économiques qui ont déjà été imposées, au fur et à mesure des étapes du cessez-le-feu par Ankara.
Contrôle des terroristes
Washington et Ankara ont également convenu de coordonner le travail des centres de détention où se trouvent des terroristes de Daech.
Sur son compte Twitter, Donald Trump a salué les résultats de la rencontre de Mike Pence avec Recep Tayyip Erdogan à Ankara.
Ankara sur l’accord
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a indiqué au terme des négociations avec Washington, qu’Ankara avait obtenu les résultats qu’il souhaitait.
«Lors des pourparlers d’aujourd’hui, nous avons obtenu ce que nous voulions. Les États-Unis ont compris l’importance de la création d’une zone de sécurité. On est tombé pleinement d’accord. Ils ont compris notre inquiétude. On est convenu de ce que les forces des Kurdes syriens déposent leurs armes lourdes et que leurs positions soient rasées», a-t-il détaillé.
Les Kurdes de Syrie saluent l’accord
Un responsable de l’administration autonome des Kurdes de Syrie, Aldar Khelil, a donné un avis positif sur l’accord auquel sont parvenus Ankara et Washington, rapporte la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya.
«Nous saluons ce cessez-le-feu», a-t-il déclaré.
Et de dire qu’Erdogan avait été «contraint d’accepter un cessez-le-feu face à la résistance opposée par les Kurdes».
Un accord ambigu aux yeux de Damas
La conseillère du Président syrien, Bouthaina Shaaban, a pour sa part jugé l’accord opaque, estimant qu’Ankara sous-entendait une zone d’occupation en évoquant la zone de sécurité.
«L’accord d’un cessez-le-feu annoncé par les États-Unis et la Turquie n’est pas clair», a-t-elle déclaré dans son commentaire à la chaîne Al-Mayadeen.
Et de qualifier Recep Tayyip Erdogan d’occupant.
Source: Sputnik