Au 13ème jour de la contestation, le Premier ministre libanais Saad Hariri a remis sa démission au chef de l’Etat libanais Michel Aoun.
Avant de se rendre au Palais pésidentiel de Baabda, M. Hariri, 49 ans, s’était adressé au Libanais faisant part de sa volonté de présenter cette démission décidée « face à la volonté de nombreux Libanais qui sont descendus dans la rue pour réclamer le changement ».
Lors d’une très brève allocution télévisée, il a appelé « tous les Libanais à privilégier l’intérêt du Liban (…) à protéger la paix civile et à prévenir toute détérioration de la situation économique ».
Le pays est quasiment paralysé depuis près de deux semaines par des barrages routiers qui bloquent les principales entrées de la capitale. Banques, écoles et université sont fermées.
Trente ans après la guerre civile (1975-1990), la population souffre toujours de pénuries chroniques d’eau et d’électricité. Plus d’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté et le pays figure parmi les plus corrompus du monde.
M. Hariri avait annoncé le 21 octobre un plan de réformes: mesures contre la corruption, budget sans nouveaux impôts, programme de privatisations pour lutter contre le dysfonctionnement des services publics, aides en faveur des plus défavorisés…
Selon la presse, les capitales occidentales, notamment Paris et Washington, étaient intervenues auprès de M. Hariri pour lui demander de rester à son poste, au nom de la stabilité.
La colère populaire avait explosé le 17 octobre après l’annonce d’une nouvelle taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp. La rapide annulation de la mesure n’a pas empêché la révolte de gagner l’ensemble du pays, de Tripoli au nord à Tyr au sud.
Source: Avec AFP