Le Sénat français, dominé par l’opposition de droite, a adopté mardi une proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires, suscitant des réactions hostiles tant au gouvernement que dans l’opposition de gauche, en pleine polémique sur le port du voile.
Le sujet du voile soulève régulièrement des polémiques en France, sous prétexte d’être attaché à la laïcité.
Le vote du Sénat intervient de plus dans un climat tendu au lendemain de l’attaque contre une mosquée à Bayonne (sud-ouest), qui a fait deux blessés graves.
« La République fait bloc autour » des victimes de cette attaque, « comme elle fait bloc autour de chacun de ses enfants, lorsque l’obscurantisme et l’intolérance réapparaissent », a déclaré mardi le président Emmanuel Macron lors d’un discours.
A l’issue d’un débat passionné de près de cinq heures, le texte a été voté au Sénat par 163 voix contre 114 et 40 abstentions. Il a toutefois peu de chances d’être voté par l’Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle.
Le sujet a été relancé à la mi-octobre par un incident survenu dans une assemblée régionale, où un élu d’extrême droite avait pris à partie une mère voilée accompagnant un groupe d’enfants assistant à la séance dans le cadre d’une sortie scolaire.
La proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires a été présentée par l’opposition de droite.
Devant le Sénat, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a d’emblée réaffirmé son opposition à la proposition de loi, mais s’est engagé à être « en soutien des directeurs d’établissements dans les mesures qu’ils souhaitent prendre pour lutter contre le prosélytisme ».
Le ministre a également défendu son combat pour la laïcité, mais aussi contre le communautarisme et contre la radicalisation.
Les opposants à l’interdiction ont élargi le débat à ses conséquences: « Elle pourrait éloigner certains enfants de l’école publique », a estimé Antoine Karam, de la majorité gouvernementale.
La France est en pleine réflexion sur la place et l’organisation de l’islam, alors que la population de confession ou de tradition musulmane a fortement augmenté sur son territoire métropolitain depuis l’après-guerre.
Source: Avec AFP